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Monde

Ben Gvir arbore une épingle en forme de corde de pendaison lors d’une session à la Knesset pour promouvoir la peine de mort contre les prisonniers palestiniens

Le Dialogue

Un nouveau signe de radicalisation politique secoue Israël. Le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite religieuse, est apparu lundi à la Knesset portant une épingle dorée en forme de corde de pendaison.

33Un symbole assumé, destiné à promouvoir le projet de loi réclamant l’exécution des prisonniers palestiniens condamnés pour « terrorisme » — un texte soutenu avec insistance par les milieux colons et une partie de la coalition gouvernementale.

Ben Gvir, entouré des députés de son parti Otzma Yehudit et de plusieurs collaborateurs ministériels eux aussi arborant ce pin’s, a revendiqué ce geste provocateur. « Nous sommes tous venus aujourd’hui avec cette épingle, l’une des options par lesquelles nous ferons de la peine de mort une réalité pour les terroristes », a-t-il déclaré à la presse.

Il a détaillé sans détour les méthodes envisagées : « La pendaison, la chaise électrique ou l’injection sous sédation. Depuis que certains médecins ont annoncé leur refus de participer à ces procédures, j’ai reçu une centaine d’appels de praticiens qui m’ont dit : Itamar, dis-moi quand tu veux. C’est une loi morale et juste, elle doit être adoptée. »

Le ministre, qui néglige souvent les débats liés à son propre portefeuille, assiste en revanche systématiquement aux discussions portant sur ce projet de loi, devenu l’un des piliers de son action politique.

Un revirement du Shin Bet

Avant la session plénière, une réunion confidentielle s’est tenue avec un représentant du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien. Selon plusieurs médias israéliens, ce dernier — identifié sous l’initiale « A » — a déclaré que le service voit dans l’instauration de la peine capitale « des avantages et des inconvénients », tout en soutenant désormais clairement son application.

Il a affirmé que les attaques du 7 octobre 2023 constituent le « principal moteur » du changement de position du Shin Bet : « La peine doit être exécutée le plus rapidement possible. Plus elle intervient proche du jugement, plus l’effet dissuasif est fort, et plus on réduit les risques d’enlèvements destinés à empêcher l’application de la sentence. »

Le représentant a toutefois précisé que certains prisonniers pourraient être exemptés pour des raisons « opérationnelles » et de renseignement, notamment les informateurs ou collaborateurs

Le Shin Bet demande par ailleurs un amendement déterminant : qu’aucune peine capitale ne soit appliquée sans un avis professionnel du service pour chaque cas. Une manière de faire du Shin Bet l’autorité ultime sur l’application du futur dispositif.

À Gaza, un bilan humain toujours plus lourd

Dans le même temps, le ministère de la santé de Gaza a annoncé, mardi, l’arrivée dans les hôpitaux de cinq nouveaux morts — dont trois enregistrés au cours des dernières 24 heures — ainsi que onze blessés.

Selon les autorités sanitaires locales, le nombre total de morts depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, atteint désormais 70 365, tandis que les blessés s’élèvent à 171 058.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 11 octobre 2025, 376 personnes ont été tuées et 981 blessées, tandis que 626 corps ont été extraits des décombres.