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Monde

Israël soupçonné d’espionner une base américaine et d’avoir fait irruption dans les locaux de l’UNRWA à Jérusalem

L’armée américaine a fait état de préoccupations croissantes après la découverte d’opérations de surveillance israéliennes visant une base américaine en Israël, provoquant la colère de plusieurs responsables militaires et un regain de tensions entre les deux pays.

Selon une enquête publiée lundi par le quotidien The Guardian, Israël aurait mené des opérations d’espionnage et de collecte d’informations à l’encontre des forces américaines stationnées dans la base de coordination conjointe de Kiryat Gat, dans le sud du pays.

Une surveillance jugée « préoccupante » par le commandement américain

D’après le rapport, le commandant de la base, le général Patrick Park, a alerté ses interlocuteurs israéliens sur la gravité de ces pratiques et exigé qu’elles cessent immédiatement. L’armée américaine affirme que des responsables israéliens ont procédé à une surveillance soutenue des militaires américains et de leurs partenaires, suscitant un climat de méfiance au sein de la base.

Ces opérations ont même conduit à des discussions internes concernant l’enregistrement potentiel, à la fois public et clandestin, de réunions tenues dans le centre de coordination civilo-militaire. Certains personnels, ainsi que des visiteurs étrangers, ont fait part de leur inquiétude quant à un possible usage abusif des informations partagées, au point que des instructions ont été transmises pour éviter toute transmission de données sensibles.

L’armée américaine s’est refusée à tout commentaire. L’armée israélienne a, pour sa part, déclaré au Guardian qu’elle « demeure engagée dans le processus de cessez-le-feu et coopère pleinement avec les activités du centre de coordination militaire ».

Incursion des forces israéliennes dans les locaux de l’UNRWA à Jérusalem-Est

Les tensions ne se sont pas limitées au volet militaire. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé lundi qu’un grand nombre de soldats israéliens avait fait irruption dans son siège du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.

Dans un communiqué, l’agence indique que des camions et des grues ont été observés entrant dans l’enceinte, tandis que les communications étaient coupées et qu’aucun employé de l’ONU ne se trouvait sur place au moment des faits. L’UNRWA a dénoncé un « accès non autorisé et par la force », estimant qu’il s’agit d’une violation grave des privilèges et immunités accordés aux institutions onusiennes.

L’agence rappelle qu’en tant que signataire de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies, Israël est tenue de garantir l’inviolabilité des locaux de l’ONU, protégés de toute inspection ou saisie.

Réactions palestiniennes et rappel du droit international

La préfecture de Jérusalem a confirmé que des forces israéliennes renforcées avaient pénétré dans le site aux premières heures de la matinée, retenant les agents de sécurité et confisquant leurs téléphones, ce qui a rendu impossible toute communication et tout suivi de la situation à l’intérieur du bâtiment. L’ensemble du secteur a ensuite été bouclé pour permettre des fouilles approfondies.

Dans un communiqué, la préfecture a qualifié cet acte de « violation flagrante du droit international » et d’atteinte directe à l’intégrité des institutions onusiennes, rappelant notamment la résolution 2730 du Conseil de sécurité (24 mai 2024), qui impose aux États de protéger les structures de l’ONU et le personnel humanitaire.

Selon les autorités palestiniennes, cet épisode s’inscrit dans une série d’attaques contre l’UNRWA et ses installations, au lendemain de l’entrée en vigueur de la décision du gouvernement israélien d’interdire l’activité de l’agence à Jérusalem-Est, le 30 janvier. Les employés internationaux avaient déjà quitté la ville à l’expiration de leurs permis israéliens, et aucun employé local ne se trouvait dans le bâtiment lors de l’incursion.