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Editos

Discours sur la modernité

Le Dialogue

Si  l’on me demande de donner une idée  succincte sur les valeurs modernes ou  contemporaines-  et qui  ont fait l’objet de nombre de mes ouvrages,  articles,  interventions et reportages  télévisés, je répondrai  comme suivant :

Les valeurs modernes  émanent de trois systèmes : la multiplicité,  la différence et la  cohabitation. Comme  dans la nature,  la faune et la flore  se caractérisent par leur multiplicité,  il en  va de même  de tous les êtres  humains, de leurs physiques comme  de leurs croyances,  de leurs idées et de leurs goûts. Et  cette multiplicité  proscrit le droit  d’aucune partie de se   distinguer des autres ou  de minimiser les droits d’«autrui». Cette valeur de la « multiplicité »  accouche  de celle de « la différence » et de « l’acceptation  de l’autre ». Ce qui  bannit le droit d’aucune partie d’écarter « l’autre ». Et de ces deux valeurs  ou  systèmes découle  une troisième qui  est celle de la « coexistence » ou  de « la cohabitation ». Cette troisième valeur n’est  que le fruit  décisif et naturel  des deux valeurs précédentes. Il  est évident  qu’il  existe une relation  complémentaire  entre les trois valeurs. Et  de ce « triangle  de valeurs »,  découle d’autres systèmes de valeurs modernes dont en  premier lieu «les droits de la femme »en  tant  qu’être humain »  sur le même pied  d’égalité absolue  que l’homme. Et,  cette valeur a trouvé et trouvera toujours  un  refus partiel ou  total de la part  de la mentalité  masculine qui a gouverné l’histoire de l’humanité depuis sa première  naissance. Tout en  remarquant que le degré de  refus diffère d’une société  à l’autre   dans une relation  inversement proportionnelle : plus la société est  civile,  moins le refus est-il manifesté. Parmi  les plus importantes valeurs  qui   émanent  de ce «  triangle  des valeurs »  citons à  titre d’exemple « les droits de l’homme », «  la liberté  de croyance » et « l’éducation moderne »,  Et, à ce stade le refus de l’égalité  entre homme et  femme  est proclamé  par des parties théocratiques  et autres.  En  fait, il est  difficile de concevoir  que les opposants à l’égalité  absolue entre les deux sexes puissent  accepter - au  sens large du  terme-la conception  moderne des droits de l’homme et de la liberté  de croyance.  Pour ce qui  est de «  l’éducation  moderne »,  sa bataille est  conçue longue avec les mêmes  parties ! Rien  que parce qu’il  est basé  sur la liberté d’opinion  et la liberté  de choisir qu’un  grand nombre de personnes n’acceptent pas notamment  dans les sociétés dites du  Tiers monde et  celles  où l’idée de l’Etat  civil  n’est pas encore ancrée. De plus,  la définition de « l’esprit scientifique » moderne ne sera pas admise par  nombre de parties. 

Si la traversée des sociétés occidentales vers les valeurs de la modernité  a duré  pour des siècles,  il est  bien  évident de rejeter  la reproduction d’un  tel scénario  dans les sociétés  de notre monde moderne appelées les sociétés du  Tiers Monde : Les jeunes des deux sexes  dans de telles sociétés aspirent  à  voir leurs sociétés enregistrer  un bond  énorme  vers la modernité  qui durerait pour des décennies et non des siècles.

Quel  serait alors le scénario  de substitution qui  réduirait de siècles   en  décennies le voyage des sociétés du  Tiers monde  de leur réalité actuelle  vers la modernité ?

La carte du  monde nous fournit la réponse à la question. A y  donner une certaine couleur  aux pays les plus développés, nous ne tarderons pas à  découvrir que nous sommes face à deux groupes de « pays développés. » :un premier groupe qui  rassemble des Etats tels ceux de l’Europe de l’ouest  qui  ont réalisé la modernité sur leurs propres territoires dans l’espace de plusieurs siècles et un  second groupe   qui  réunit des Etats comme Singapour, Taiwan, la Malaisie, la Corée du  sud  qui ont réalisé  la modernité dans des décennies et  non  des siècles. Il  est évident   que le mécanisme de la réalisation  de la modernité  dans le premier groupe est  celui du  développement  sociétal lent et progressif ;  Quant à ce même mécanisme dans le deuxième groupe,  il  a lieu  par le rôle  coercitif accompli  par le pouvoir politique,  C’est  ce rôle qui a été répété  et presque de la même façon dans les Etats du sud-est  asiatique cités  ci-dessus. 

 

Néanmoins, il  importe de procéder  à une étude comparée  entre deux types de sociétés :les sociétés  du  sud-est asiatique  dont chacune d’elle a  connu la modernité  dans moins de trois décennies  et des sociétés telles la Turquie et  la Tunisie où le processus  coercitif de mutation  a fait d’abord ses premiers pas pour  connaître une chute relative en  Turquie et majeure en  Tunisie.