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Économie - Énergie

De nouvelles idées pour sauver l'Afrique (et l'Europe)!

Le Dialogue

La première ministre italienne Giorgia Meloni (au milieu), rencontre son homologue libyen dans la capitale Tripoli, le 28 janvier 2023. Meloni est arrivée  dans la capitale libyenne Tripoli pour discuter de l'énergie dans le contexte de la crise européenne, ainsi que de la question controversée de la migration, la Libye  selon les médias d'État  (Photo de Mahmoud Turkia / AFP)

 

Depuis sa visite officielle en Algérie, qui s’est avérée plus que positive pour les deux pays au summum de leur partenariat (au détriment de la France…), l’équipe de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni (Premier ministre) travaille activement au lancement d’un ambitieux « Plan Mattei pour l’Afrique », qui vise à transformer l’Italie en un « hub énergétique de l’Union européenne et à la rendre indépendante dans une logique post ou anticoloniale qui n’est pas sans plaire aux oreilles souverainistes des responsables africains qui ne supportent plus l’ingérence des anciennes puissances occupantes, notamment la France, la Belgique et la Grande Bretagne… Le nom du plan de Meloni n’est pas choisi par hasard, puisque Enrico Mattei fut le plus prestigieux président de la compagnie de pétrole italienne ENI (Ente nazionale Idrocarburi) mystérieusement assassiné en 1962 alors que son ambition de partager plus équitablement la rente pétrolière avec les pays producteurs non-occidentaux dérangeait sérieusement les grandes compagnies de pétrole anglosaxonnes…

 

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a ouvert très récemment le débat au niveau national et européen sur les politiques à mettre en œuvre pour véritablement aider l'Afrique et les jeunes Africains, aujourd'hui contraints - par la pauvreté et l'illusion d'une vie meilleure - à entreprendre des parcours qui souvent, trop souvent, mettent leur propre vie en danger pour chercher de nouvelles opportunités en Europe. Les migrations ont toujours existé et existeront toujours. Depuis la nuit des temps, les gens se sont lancés dans des voyages d'espoir pour chercher de meilleures conditions de vie là où ils étaient attendus. Cependant, ce qui s'est passé au cours des deux dernières décennies n’est pas similaire aux migrations de nos ancêtres, depuis le début des années 1900 et, par la suite, après la Seconde Guerre mondiale, qui étaient allés chercher fortune en Amérique, en Afrique et même dans la très lointaine Australie. Ces migrations étaient très différentes de ce qui se passe aujourd'hui en Afrique, où les jeunes Africains sont pris au piège par des trafiquants d'êtres humains sans scrupules qui leur volent d'abord tous leurs biens puis les abandonnent en mer en comptant sur le fait que quelqu'un interviendra pour aider ces pauvres gens à faire la traversée vers l'Europe.

Sans vouloir rouvrir le débat sur le "facteur d'attraction" des ONG humanitaires opérant en mer, ce qui est clair c'est que ce trafic d'êtres humains en provenance d'Afrique (Libye, Afrique noire, Tunisie, Maroc, Nigeria, etc) doit être stoppé pour la sécurité même de ces jeunes et afin d’éviter que l'Afrique ne perde ses meilleures ressources, nécessaires au développement des pays africains eux-mêmes.

 

L'idée de la Première ministre italienne Giorgia Meloni de lancer un programme de soutien au développement de l'Afrique est un projet à la fois ancien et révolutionnaire.
Pendant trop d'années, après la Seconde Guerre mondiale et après la fin du colonialisme en Afrique, les pays européens ont dépensé chaque année des sommes importantes pour soutenir le développement de l'Afrique, sans vraiment obtenir de résultats significatifs.

Un comédien français a inventé une blague qui est aussi très à la mode en Afrique et qui se résume ainsi : les impôts payés par les pauvres en Europe servent à engraisser les riches en Afrique.

Cela se produit parce que les pays européens qui allouent leur aide à l'Afrique ne réalisent presque jamais ces interventions directement de manière bilatérale. Ceci est fait pour éviter que ces aides puissent être perçues comme des formes de nouveau colonialisme. Pour cette raison, le multilatéralisme est presque toujours choisi, en canalisant ces fonds vers les différentes agences des Nations Unies opérant en Afrique comme, par exemple, la FAO et le PNUD.

Malheureusement, les agences onusiennes opérant en Afrique n'ont pas fait preuve d'une grande efficacité dans leurs interventions sur le terrain. A la lecture de leurs états financiers, on s'aperçoit que la majeure partie du budget qu'elles reçoivent pour mener à bien leurs projets de développement de l'Afrique finit souvent par financer les dépenses de fonctionnement des agences elles-mêmes...

Les salaires, l'équipement technique, les voyages, les études, les conférences, les écoles pour les enfants des employés des agences elles-mêmes, absorbent la quasi-totalité du budget disponible qui est collecté avec les fonds destinés au développement de l'Afrique.

La corruption des gouvernements et le manque total de transparence de la part des pays africains bénéficiaires de l'aide complètent le tableau désastreux que l'on peut déceler après près de 50 ans de subventions au développement de l'Afrique. Ces témoignages confirment la blague de l'humoriste français.

 

La question cruciale de l’autonomie alimentaire

Comme on le voit, la plupart des initiatives et des projets menés pour l'Afrique n'ont résolu que très peu, et seulement dans certains pays, les problèmes de développement, notamment et surtout le problème majeur de l'autonomie alimentaire des pays africains. L'autonomie alimentaire reste encore le vrai problème non résolu en Afrique, ce qui est aussi la preuve de l'échec des initiatives qui se sont succédées au fil des années pour aider ce pays.

Un autre problème qui s'est accentué en Afrique est la guerre entre bandes armées, souvent déguisée en guerre de religion, alors qu'il ne s'agit que d'une délinquance ordinaire qui cherche à abuser et à consolider son pouvoir dans les différents pays africains où survivent des gouvernements corrompus, grâce à ces situations de tension et de conflits pérennes.

Enfin, les visées expansionnistes coloniales russes dans certains pays africains et la soif de matières premières des industries chinoises ont achevé la destruction du peu qui avait été fait à la fin des années 1990 du siècle dernier.

Pour cette raison, le plan proposé par l'Italie est à la fois ancien et révolutionnaire, comme mentionné précédemment. L'Europe unie, si elle le voulait, pourrait enfin essayer de changer le destin de l'Afrique en favorisant réellement le développement des pays africains en exportant non seulement des capitaux, mais surtout du personnel qualifié pour développer réellement des projets pour l'agriculture, la santé, l'éducation et les infrastructures essentielles garantir à l'Afrique les conditions de base du développement.

Il n'y a pas besoin d'idéologies et de bonnes intentions de la part de jeunes volontaires qui partent en Afrique avec l'idée d'aider et qui finissent souvent par créer ou exacerber les problèmes existants. Il faut avoir de la compétence, de la préparation et des capacités techniques pour faire des choses qui peuvent vraiment aider l’Afrique. La coopération public-privé est nécessaire pour créer des emplois en Afrique et produire en Afrique ce qu'elle peut pour garantir l'autonomie alimentaire et sanitaire et les conditions de vie normales nécessaires à la stabilisation de la société africaine.

 

Conclusion

Il est vain de continuer à espérer dans les différentes agences onusiennes telles que la FAO, le FIDA et le PAM qui n'ont pas réussi en 50 ans à obtenir des résultats significatifs au regard de leur mission et de leur mandat. C'est une triste vérité qui peut être vérifiée par quiconque a eu l'occasion d'entrer en contact avec le monde de la coopération au développement et qui a participé à des travaux et projets en Afrique. C'est précisément pour cette raison que le plan proposé par le Premier ministre italien Giorgia Meloni pourrait enfin représenter ce point de discontinuité, pour surmonter la gestion de l'aide en Afrique aujourd'hui un monopole de l'ONU et de ses agences et essayer de créer une nouvelle approche, plus concrète et plus efficace, pour vraiment aider l'Afrique et les Africains.