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Editos

La malédiction... les prémices

Zahi Hawas / CRIS
Zahi Hawas / CRIS BOURONCLE - AFP

La malédiction  des Pharaons  fait l’objet  d’un  grand nombre de lettres qui  me  parviennent, tous les jours, d’un grand  nombre de personnes qui  y croient  alors que  moi  je  n’y  crois pas.

Dans sa lettre, Mounir Wahby  d’Australie  me dit : « On  reconnaît l’existence de la malédiction  des Pharaons qui  nous  ont légué la science,  la culture,  la civilisation  antique et des trésors inestimables  qui offrent à leurs descendants  la prospérité de  l’emploi,  du tourisme,  de l’entretien  des antiquités  et la passion de la découverte.  Elle s’étend à tous les autres pays  qui détiennent  dans leurs grands  musées   des antiquités  égyptiennes ainsi  qu’aux universités  de par  le  monde qui  enseignent  l’égyptologie.  Est-ce, après  tous ces bienfaits,  l’on pourrait parler  de  la malédiction  des Pharaons ?  ou n’est-elle que  de simples accidents ??? » A cela  s’ajoute  le commentaire de Dr. Magdy  Aboul  Saoud du gouvernorat  de  Mansoura qui  soulève la question : « l’idée  de  la malédiction  des Pharaons est-elle  donc crédible ?  Comment l’expliquez-vous ?

Il  est bien connu  que   l’idée de la malédiction des Pharaons s’est répandue  après  la découverte de la tombe  de Toutankhamon.  Surtout  après que Lord Carnarvon en accorda les droits de publication  au  quotidien « London  Time »  que plusieurs journalistes de l’époque en ont parlé. Cette expression  a été inventée  en  1827 lorsqu’une journaliste  anglaise nommée  « Jane »  a écrit une histoire  sur les momies. Plus  tard la jeune romancière  américaine « Louisa May Alcott »  a publié,  en  1827, son  roman  intitulé « La pyramide perdue » ou  « La malédiction  des Momies »  où l’on  trouve le héros utiliser une partie du  corps de  l’un  des prêtres en  tant  que flambeau  pour  éclairer son  chemin  à l’intérieur de  la pyramide ;  il y  trouve  un coffre  d’or où  étaient rangées  trois  graines étranges. Il  emporta le  coffre  avec lui à  son  retour en  Amérique et sa  fiancé les a plantées  et porta leurs fleurs le jour de  son  mariage; mais à peine a-t-elle senti leur parfum  qu’elle  succomba au coma  et  ne s’éveilla   jamais. A la fin  du mois de  février  1923, « Lord Carnarvon »  a été piqué par  un moustique  alors qu’il  se rasait. Son  sang  s’est  alors empoisonné  et  il meurt  le 5  avril  1923, à peine 5  mois après  la découverte de la tombe. C’est  à cette  époque  où il  était malade  dans sa chambre  à l’hôtel  « Shepherd » au  Caire  que l’histoire  de la malédiction a été  répandue par la journaliste « Marie Corelli » qui a prétendu  posséder  un livre  arabe  rare qui  parle de  l’histoire égyptienne des pyramides. Elle a allégué que la mort de « Lord Carnarvon »  ne pouvait pas être  uniquement  due à la piqure  du moustique et  qu’il  y avait nécessairement  une autre  cause. 

Les journaux de  l’époque ont donné cette fausse traduction  des textes inscrits sur la tombe dont ceux de la cabine d’or  où  se  trouvaient les vases canopes  du roi  Toutankhamon : « Ceux qui  pénétreront  dans la tombe sacrée recevront  aussitôt la visite des ailes de la mort. » Une autre  traduction  erronée a été donnée du  texte   se trouvant  sur la statue du  dieu funéraire « Anubis », trouvée à l’entrée  du  trésor de  la tombe : « Je tuerai quiconque franchira ce seuil et passera à la partie royale  sacrée. »  La mort de nombre  de personnes rattachées à la découverte de la chambre  funéraire  du  roi Toutankhamon et survenue aussitôt après, a confirmé l’idée de la malédiction qui  a généré une croyance  massive. C’est celle de l’assistante  même de  Carter qui  travaillait à  ses côtés lors de la découverte de la tombe et  d’un  autre égyptologue français qui  l’accompagnait. A cela  s’ajoute celle d’un  radiologue  appelé par Carter  pour  effectuer une radio  sur  la momie du  roi  et qui  trouva la mort alors qu’il  était  en chemin  pour  l’Egypte. 

Pour toutes ces raisons, l’idée  de  la malédiction  des Pharaons était  crédible. Mais, à  vrai dire, une momie placée pour trois milles ans dans une tombe ne peut que faire proliférer  des bactéries invisibles  qui  attaquaient autrefois les archéologues et provoquaient  leurs morts  pour qu’ensuite,  on  allègue l’idée de la malédiction  des Pharaons. Maintenant on  aère la tombe les 24  heures suivant  sa découverte pour chasser l’air  infesté  et le rendre pur. C’est  ainsi que l’idée de la malédiction  des Pharaons n’est  plus.