Accueil recherche MENU

Politique - Société

Le Patriotisme, c’est aimer son pays, non le détester

Le Dialogue

Un manifestant tient une fusée éclairante place de la République lors d'une manifestation, quelques jours après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites par le parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Paris le 21 mars 2023. le gouvernement du Premier ministre français le 20 mars 2023 a survécu de peu à la première - et la plus risquée - de deux motions de censure sur sa décision de contourner le Parlement et d'imposer une réforme controversée des retraites. Le président français a déclaré à ses alliés qu'il prévoyait de maintenir le gouvernement en place et de ne pas dissoudre le parlement, défiant les opposants et la colère généralisée du public face à sa réforme des retraites. Photo :  Ludovic MARIN / AFP

 

J'avoue que j'ai du mal à comprendre certaines choses. J'ai toujours cru que lorsqu'on se disait patriote on avait l'amour du pays chevillé au corps. J'ai toujours cru que cette affection devait être plus forte qu'une certaine orientation politique différente de celle du chef de l'État en place. Patriote, bonapartiste, du plus loin que je me souvienne je me suis toujours appliqué cette règle : « la France toujours libre et indépendante ». Lorsque je me suis engagé à 18 ans c'était sous François Mitterrand, qui honnêtement, n'était pas ma tasse de thé mais ce n'est pas pour lui que j'avais signé cet engagement. C'était pour servir la France et je l'ai fait en suivant les ordres, légaux et légitimes, d'un président élu au suffrage universel. Lorsque j'ai quitté le service actif, le président avait changé, il se nommait Jacques Chirac, qui lui non plus n'était pas ma tasse de thé. Le grand Jacques, je lui ai obéi à lui aussi, normal il était le chef des armées démocratiquement élu. Je n'étais pas d'accord avec des politiques intérieures de l'un et de l'autre, je n'avais pas la même vision de l'Europe qu'eux, mais à chaque fois que les intérêts de la France ont été menacés ou que la défense de ses valeurs était en jeu, jamais il ne m'est venu à l'idée de mettre mon opposition politique dans la balance et de me réjouir des coups portés à mon pays, directement ou indirectement, par les ennemis ou adversaires de celui-ci. 

Depuis 2000 et mon retour à la vie civile j'ai décidé de m'engager pour mon pays différemment. Je suis entré en politique au côté de Thierry Choffat au sein de France Bonapartiste et mon état d'esprit n'avait pas changé : servir la France et les Français par des principes et des valeurs auquel je ne dérogerai pas. Mais que mon pays soit attaqué, que ces valeurs soient menacées, c'est lui qui passera en premier et non les idées politiques, pourtant juste, que je défends. Que ce soit sur le territoire national, avec les abominables attentats qui nous ont touchés dans nos cœurs et dans nos chairs, que ce soit à l'international tant le combat de nos soldats que dans les attaques de nos intérêts culturels et économiques, et ce malgré les politiques détestables menées par les présidents Sarkozy et Hollande, je suis resté du côté de la France et des Français.

Depuis 2017, avec l'élection d’Emmanuel Macron, mes idées politiques n'ont pas changé. Je suis et je reste bonapartiste et je ne le cache pas derrière une quelconque appellation. J’assume cette certaine idée de la France qui fait de moi un adversaire inconditionnel du président actuel, qui nationalement et internationalement détricote notre belle nation. Sa politique du « en même temps » s'avère catastrophique tant pour l'unité nationale que pour le rayonnement international. Crise des Gilets Jaunes, gestion du COVID, réforme des retraites, invasion de l'Ukraine, politiques africaines, politiques européennes, Francophonie, autant de sujets qui m'opposent à Emmanuel Macron. Et pourtant contrairement à d'autres, se définissant malheureusement et bien souvent comme patriotes, je ne me réjouis pas lorsque la France est humiliée, est moquée, attaquée directement ou indirectement par ses ennemis ou adversaires, voire alliés du moment. Ma détestation de la politique présidentielle ne fait pas de moi un fan de Vladimir Poutine, un zélateur des putschistes sahéliens, un suiveur trumpiste ou bien encore un admirateur des néolibéraux conservateurs et identitaires de certains pays européens. Lors de l'affaire Polanski, par exemple, beaucoup ont dit qu'il fallait séparer l'homme de l'artiste. Il en est de même pour notre pays, il faut séparer la France de son président. Mais lorsque celui-ci est attaqué il faut être capable de faire bloc pour le défendre. C'est ce qu'on fait nos grands anciens en 1914 avec l'Union Sacrée. C’est ce qu’ont fait tous ceux de la France Libre dès 1940. La France n'a pas besoin de nouveaux Doriot, Déat, Duclos ou Thorez. 

Une fois le danger écarté, rien n’empêche de reprendre le combat politique et de se préparer pour les prochaines échéances électorales, qui je l'espère, seront bénéfiques à notre pays et lui permettront de renouer avec une véritable politique de pleine souveraineté et de rayonnement international.