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Monde

L'illusion de l'OTAN en Ukraine

Le Dialogue

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky donne une conférence de presse lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 12 juillet 2023. Photo : LUDOVIC MARIN / AFP.

 

La crise ukrainienne est peut-être devenue, après le sommet de Vilnius, une crise paneuropéenne : le 28 juillet dernier, Dimitri Medvedev, l’ex-premier ministre et président russe, a déclaré que ”la réponse russe à l'adhésion de la Finlande et de la Suède sera symétrique". Le sommet de Vilnius a révélé la fourberie de l'OTAN: oui à la Finlande et à la Suède, non à l'Ukraine.., malgré sa bonne volonté. Pendant ce temps, dans la zone appelée le Corridor de Sowalki, située entre la Pologne et la Biélorussie, les miliciens russes de Wagner se sont infiltrés, prêts à perpétrer des raids surprises sur la Pologne. Désormais, après le sommet de Vilnius, les jeux géopolitiques sont faits:  en raison de la crise dans l’Est de l'Europe, l'Ukraine - et avec elle l'Europe - risquent d'être emportés par le jeu des intérêts stratégiques opposés entre l’OTAN, les États- Unis et la Russie.

 

La réponse de Poutine au sommet de Vilnius a été rapide et formulée lors de la réunion du Conseil de sécurité russe a Moscou le 21 juillet: le président russe a déclaré que toute menace ou attaque de la Pologne contre la Biélorussie sera considérée comme une attaque contre la Russie à laquelle Moscou répondra avec tous les moyens disponibles, accusant en passant la Pologne de vouloir reprendre certains territoires biélorusses anciennement polonais situés dans l'ouest de la Biélorussie.

 

Le sommet de Vilnius : de l'illusion de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN aux vraies portes ouvertes de l’Alliance à la  Finlande et à la Suède  

Lors du sommet des 11 et 12 juillet 2023, le président Ukrainien Zelensky a ouvertement protesté contre les faux espoirs ou les politiques de soi-disant “portes ouvertes” de l’OTAN, qui sont en fait semi-fermées et qui font que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN relève presque de l'utopie, de surcroit face à une guerre qui paraît en fait presque infinie. En fin de compte, l'Alliance atlantique, à la suite du sommet de Vilnius, a officiellement très bien traité la Finlande et la Suède en leur ouvrant les portes mais en refusant de les ouvrir clairement à l'Ukraine qui est cependant exploitée à l’envi par l'OTAN comme un bélier pour affaiblir le Russes.

Le 28 juillet dernier, Medvedev a ainsi rappelé à l'OTAN son hypocrisie vis-à-vis de l'Ukraine et il a souligné le grave risque d’escalade causé par la nouvelle adhésion de la Finlande et de la Suède. Or, cette fois-ci, force est de reconnaître qu’il a eu raison, bien que je défende l’Ukraine et que je viens d’y passer l’essentiel de mon temps depuis la guerre. En fait, le sommet de l'OTAN de Vilnius a non seulement méconnu une fois de plus les espoirs ukrainiens d'une adhésion formelle et substantielle à l’Alliance, mais il a également consacré l'incertitude stratégique des décisions des pays de l'OTAN.  En effet, depuis le 8 juillet 2023, les ogives nucléaires russes, prépositionnées en Bielorussie, à Brest, ont été activées à une courte distance des frontières des pays de l'OTAN et en particulier de la Pologne… Or non seulement la contre-offensive ukrainienne reste en stand by - à l'exception des attaques sporadiques sur la Crimée et ses ponts - mais au contraire de ce que souhaiterait et scande Kiev, une offensive russe inattendue se développe réellement à Kupjansk, zone qui compte plus de 100.000 soldats russes actifs postés au combat, tandis que le leader de l’OTAN, récemment confirmé mais en prosecutiole Norvégien Stoltenberg continue de donner des faux espoirs aux Ukrainiens avec des promesses tautologiques qui alternent avec des diktats négatifs. De plus, les Ukrainiens ont déclaré eux-mêmes, en marge du sommet de Vilnius, que les règles d'admission à l'OTAN sont, à la différence des strictes mais claires règles d’admission à l’UE, fumeuses, incompréhensibles et clairement taillées sur mesure concernant l’Ukraine, sur la base d'une conventio ad excludendum... En outre, il faut considérer que, du point de vue de la stratégie et de la tactique militaires, les défenses de l’OTAN à l'Est risquent de devenir des bastions d'argile s'ils sont surestimés.

 

A Vilnius, Biden a fustigé la rhétorique russe avec autant de force que Medvedev et Poutine contre celle de l’Occident

Joe Biden n’a pas renié ses origines irlandaises à l'occasion du sommet de Vilnius, où il a prononcé un discours extrêmement explicite, voire extrémiste, contre la Russie de “l'autocratie militaire de Poutine: “ Nous défendrons la liberté aujourd'hui demain et autant qu'il en faudra”, a-t-il martelé, réitérant que “les États-Unis sont endurcis en vue de la lutte future", et que l'idée que les États-Unis peuvent prospérer sans l'Europe n'est pas raisonnable". Ces phrases, si elles sont sorties de leur contexte, ne peuvent manquer de faire réfléchir : à quelle lutte future Biden fait-il référence, alors qu’il se prépare en ce moment même, off records entre de Russes et Américains, une perspective diplomatique de paix ou du moins de trêve ? Les États-Unis défendent-ils ou défendront-ils l'Europe s'ils jugent vraiment indispensable que celle-ci soit forte et libre? Autre question cruciale, comment l'Amérique pourra-t-elle éviter de se lancer et de s'engager directement tôt ou tard dans une guerre mondiale chaude, donc directe, et non plus froide et indirecte?

 

Le sommet de Vilnius marque simultanément la création et le renforcement d'une union militaire défensive alternative axée sur le trio Pologne, Lituanie, Ukraine

A Vilnius, on a également assisté au premier antagonisme interne en Europe qui voit se distinguer, face aux puissances plus “raisonnables “, une nouvelle coalition qui s'est formée pendant les mois de guerre, à la suite des sommets bilatéraux entre les chefs d'État de la Pologne, de l’Ukraine et de la Lituanie. En pratique, la véritable ligne défensive de l' OTAN semble s'exprimer davantage en force et en volonté politique et militaire avec les pays baltiques et la Pologne - bien plus en harmonie que tous les autres pays de l’Alliance avec leur voisin d’Ukraine - ceci face à un afflux de moyens et de ressources à la frontière orientale de l’OTAN jugés encore très insuffisants.

 

La leçon de l'histoire ancienne

À cet égard, les leçons de l'histoire à travers les siècles, parlent clairement: ni les anciens Romains, il y a 2000 ans, envers les invasions des barbares pilleurs de l'est, ni les Byzantins face aux invasions des Turcs (au Moyen âge), ni l’Europe face aux invasions des Allemands d’Hitler et des Russes de Staline, pendant la Seconde Guerre Mondiale, n’ont jamais réussi à contenir des offensives venues de l'est. 

De ce fait, compter sur la défense des pays frontaliers de l’OTAN, c'est s'appuyer sur une rhétorique aussi dangereuse et irréaliste que les invectives de Medvedev ou Prigozhyne. La défense de l'Europe n'est pas structurellement organisée au niveau continental, et elle est encore loin de pouvoir créer une armée européenne autonome de l'Amérique et de l'Angleterre. Le bastion de la défense européenne réside donc aujourd’hui plus que jamais et plus que tout dans la défense envisagée par les pays Baltiques, la Pologne et l'Ukraine, bien que celle-ci risque d'être toutefois submergée par les nouvelles invasions barbares contemporaines venues une fois de plus de l'Est.

 

La solidarité polonaise lituanienne avec Kiev crée une nouvelle réalité géopolitique, militaire et politique

Cette nouvelle alliance défensive à l'Est implique aussi nécessairement la Lettonie et l'Estonie, autres pays baltes, et elle représente une sorte de nouveau mur d’Hadrien (le limes en Angleterre entre les Angles et les Romains), ou même au limes du Rhin séparant Romains anciens et barbares germaniques. Certes, les forces militaires sur le terrain de la frontière de l'Europe de l'Est ne sont pas égales: le courage et l’obstination des Polonais et des Baltiques n’ont pas pu, dans les guerres du passé, arrêter l'expansion russe. Le dernier exemple est celui de l’avancée russe durant la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui a produit l'enclave actuelle de Kaliningrad sur des territoires soustraits au sud-est de la Pologne. Il semble essentiel d’après nous de prendre en compte ces faits historiques pour comprendre les évolutions futures. La Pologne, la Lituanie, formèrent aussi un temps un seul État avec l'actuelle Biélorussie : le Grand Duché de Lituanie et de Pologne, devenu par la suite le royaume de Pologne, pays qui eut un rôle central dans la région en étant toujours en concurrence directe avec les Russes. De grands territoires polonais furent pris par les Russes à plusieurs reprises : en 1700, avec la guerre de succession au trône de Pologne (1733-1738), qui se termina par le passage de facto  de la Kurlandie au contrôle russe); En, 1800, sous prétexte de riposte aux invasions napoléoniennes, avec la partition de la Pologne entre le royaume du Congrès et l'annexion russe du duché de Varsovie; en en 1939, avec le pacte secret Ribbentrop-Molotov, et le partage de territoires polonais entre Allemands et Russes et qui accorda une partie de la Pologne aux Russes (l'accord prévoyait en effet de confier la Pologne occidentale aux Allemands et la Pologne orientale aux Russes); et enfin, en 1945, avec l'annexion de territoires polonais historiques entiers comme l'ancien royaume de Galice livré à l'URSS.

Historiquement, des villes polonaises telles quel Lviv sont justifiées par la rhétorique russe de Medvedev et Poutine comme des villes frontalières de l'ancien empire de l'URSS, à reconquérir (par le Russes). Entre le territoire de la soi-disant Nouvelle Russie ou Grande Russie, et la partie orientale de l'Europe, il existe toujours une grande rivalité (l’esprit de Zeitgeist de l'époque, pour reprendre une expression de la philosophie allemande) et un défi mutuel permanent qui oppose notamment Russes et Polonais. Toutefois, si jusqu'en 1600, les Polonais n'étaient pas plus puissants en pratique que les Russes, à partir de 1700, les rôles se sont renversés, et la Pologne a toujours craint la domination russe. Et à partir de 1946, pendant plus de quarante ans, la Pologne est devenue, au moment du pacte de Varsovie, un État satellite de l'Union soviétique, donc presque un protectorat russe. C’est uniquement avec l’opposition, de 1980 à 1988, entre le gouvernement polonais contrôlé par l’Union Soviétique et Lech Walesa, le syndicaliste puis président de la Pologne libérée du pouvoir soviétique, que l'indépendance définitive de la Pologne vis-à-vis des Russes a été consacrée, ce qui a coïncidé avec la fin de l'URSS et de la domination soviétique complète sur toute l'Europe de l'est, en 1991.

Au regard du cadre géopolitique, on observe que lorsque l'on cite la théorie de Heartland sur l'encerclement progressif de la Russie par les Américains ou l’OTAN et l'Europe, on ne tient souvent pas compte des événements survenus après l'élaboration de cette théorie, à la suite de l'occupation et du contrôle russe des pays d'Europe de l'Est qui explique et justifie amplement l'adhésion inconditionnelle des États satellites soviétiques à l'OTAN et a l’UE aujourd’hui.

Tous ces États, à commencer par la Pologne, ont souffert de dictatures communistes qu'ils n'ont pas choisies, imposées par Staline. Par conséquent, depuis 1989, un vent de liberté a soufflé que l'on peut légitimement associer à celui de la France en 1789 de la première révolution. Cependant, une analyse objective ne peut échapper au fait que depuis des années, le souverainisme de Viktor Orban en Hongrie et d’Andrzej Duda en Pologne, donc les gouvernements hyper-nationalistes dans l'est Europe, ont produit, parallèlement à l'européanisation économique, culturelle et du mode de vie de l'américanisation vues comme des colonisations forcées des sociétés est orientales, un effet multiplicateur négatif.

 

Le risque de Balkanisation

Aujourd’hui, en effet, l'Europe de l'Est présente une tendance objective à la Balkanisation, c’est-à-dire qu’elle risque de devenir un lieu d'affrontement politique militaire permanent, entre l'Est et l'Ouest, entre les intérêts russes et américains, et, en dernière analyse, d’entraîner des sociétés d’Europe dans des dérives nationalistes-populistes qui opposent de manière croissante nombre d'Etats en situation de rivalité.

L’exemple le plus évident est l’antagonisme entre la Pologne et la Hongrie sur pratiquement tous les dossiers de politique étrangère ou de l'économie. Un autre exemple est offert par le contraste de plus en plus marqué entre, d’une part, les États européens pro-russes, comme la Serbie, la Hongrie, qui sont du côté de la “ligne Orban”, avec pas très loin d’eux la Bulgarie et son ambiguïté considérable, et, de l’autre, les États pro-occidentaux comme la Pologne, les pays Baltes (Lettonie, Estonie, Lituanie), et, très proches de cet axe philo-atlantiste antirusse, la République Tchèque, la Slovaquie et la Roumanie.

Curieusement, dans le cadre de cette situation liquide, fluide, comme la définirait le sociologue Zygmund Bauman, une polémique entre Polonais et Ukrainiens, pourtant alliés et proches, s'est développée autour du problème de l'exportation des produits agricoles excédentaires ukrainiens vers la Pologne, ou en transit dans ce pays, produits qui nuiraient à l'économie agricole polonaise.

Le territoire qui va de la Lituanie et de la mer Baltique au nord, à la Roumanie, à la mer Noire, au sud-est, est donc devenu une poudrière, prête à exploser et donc peut-être définissable comme balkanisée, au sens des frictions et guerres complexes frontalières qui ont dévasté la région des Balkans avec la dissolution de la Yougoslavie initiée dans les années 1990. Une instabilité se créée donc progressivement dans toute l'Europe de l'Est, quelle que soit l'issue de la guerre en Ukraine, laquelle peut se prolonger  pendant encore longtemps…

 

Aspect militaire et géopolitique: Pourquoi la Pologne, l’Ukraine, la Lituanie, même si elles étaient hors de l’OTAN, sont une épine dans le pied des Russes?

Sur la base des considérations que l'on vient de faire sur l'instabilité de la région en rappelant l'ancienne stabilité susmentionnée de la zone d'Europe de l'Est, autrefois garantie par le Grand-Duché de Pologne et de Lituanie, et par la Bulgarie et la Roumanie, en tant que puissances locales autonomes, nous pouvons passer à la dimension militaire de la réflexion sur ce problème.

Si Staline avait demandé à l’époque, et ceci de manière très provocante, “combien de divisions possède le Vatican’’, aujourd’hui, Poutine devrait lui aussi demander “combien de divisions ont la Pologne, la Roumanie, le pays Baltes et les Tchèques et les Slovaques, tous anciens États du dominion soviétique qui refuserons toujours de retourner à la situation de l'OTAN telle qu’elle était avant le 1997. Ceci ne s’explique pas par le fait qu’ils seraient si enthousiastes à propos de l'Amérique, mais parce que ces pays ne veulent plus être soumis à la Russie et aux dictatures communistes violentes qu’ils ont subies entre le 1945 et 1991. La Pologne est sans aucun doute le pays le plus en avance militairement et le mieux organisé des pays de cette Europe centrale et orientale, comme elle l'a démontré récemment avec la construction, en 2022-2023, d'une ligne de démarcation complète entre elle et la Biélorussie par des murs à double contrôle de police militaire, puis, comme on l’a vu ces dernières semaines, avec l'envoi d'unités de police et militaires massives à la frontière avec la Biélorussie et même d’unités anti-missiles à la frontière en réaction aux récentes menaces formulées par Prygozhin, Medvedev et Poutine à la Pologne à plusieurs reprises.

La Pologne a en effet installé depuis des mois des missiles Patriot à la frontière avec l'Ukraine et des emplacements antimissiles sur celle avec la Biélorussie, juste après l'activation, le 8 juillet, des missiles russes Iskander à tête nucléaire à Brest qui visent clairement la Pologne selon Varsovie. La Pologne a donc augmenté sa puissance militaire en très peu de temps, en réponse à ces risques d’attaques, déployant ainsi toutes ses forces technologiquement avancées du côté Est et se préparant clairement à une guerre potentielle avec la Russie et la Biélorussie.

 

Les impressionnantes dépenses militaires de la Pologne

Dans le détail, la Pologne a augmenté ses dépenses militaires de 4% calculées sur son produit intérieur brut, devenant ainsi en un an seulement l'armée la plus puissante d'Europe de l'Est et l'une des plus puissantes d'Europe en chiffres absolus, dépassant ainsi en nombre toutes les autres armées européennes de l’OTAN. Et Varsovie a mis en place en quelques mois une armée de combat sans précédent.  Ceci à vocation à faire face, sur une courte distance de 40 km, aux exercices conjoints intenses entre militaires biélorusses et paramilitaires russes de Wagner près de la frontière polonaise. Toutefois, selon l'expert polonais Andrzej Kinski, les 3.000 hommes Wagner, même s’ils s'ajoutaient aux Biélorusses, ne constitueraient pas une réelle menace : ce serait surtout ici une opération médiatique pour démontrer le potentiel du groupe, un spot promotionnel de l’ensorcelé Prygozhin qui traverse un moment difficile après le coup d'État manqué de juillet 2023.

Pour revenir au thème de la protection militaire polonaise face aux menaces venues de l'Est, déjà, l'année dernière, le parlement de Varsovie a promulgué la loi sur la défense de la patrie:” Ustawa:Obronie Ojczyzny" intitulée ainsi par le premier ministre Kaczynski, lequel affirmait depuis de nombreuses années une ligne souverainiste ultra-nationaliste. Il s’est révélé de ce fait plus royaliste que le roi: plus que les conseillers et officiers militaires américains eux-mêmes, lesquels sont notamment présents en Pologne à travers la base américaine US Garrison à Poznan et la base OTAN de Riezslow. A la lumière des récents enrôlements, grâce à cette loi, l'armée polonaise - qui comptait en 2021 120.000 soldats - compte aujourd’hui 200.000 soldats actifs.

 

Conclusions : risque de propagation de la guerre ukrainienne en Pologne…

Par conséquent, sur la base de cette analyse, nous pouvons voir qu'exactement comme dans la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui s'est terminée par la paix historique de Westphalie, cette guerre en Europe pourrait passer d'une première phase de guerre initiale en Ukraine à une phase successive de guerre en Pologne. D'autre part, pour se venger des attaques ukrainiennes sur Belgograd et la Crimée, ce serait un jeu facile pour les Russes de pousser par surprise les miliciens wagnériens en territoire polonais avec des incursions dans la région de Cracovie ou de Lublin, puis se dissocier ensuite de telles actions perpétrées par Wagner en tant qu'État russe, évitant ainsi les actions militaires de l’OTAN ou même directement américaines… Ces raids de sabotage commis par les miliciens de Wagner permettraient de continuer la guerre par d'autres moyens, pour paraphraser l'expert historique de la stratégie du XIX ème siècle, Von Clausewitz. Cependant, comme cela arrive toujours dans tous les scénarios géopolitiques, l'histoire écrira le dernier mot sur la confrontation polono-russe et le bras de fer au XXI siècle.