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Monde

Sommet sauve qui peut des ODD 2030

Le Dialogue

C’est aujourd’hui  que débute  le sommet sauve qui peut  qui porte sur  les objectifs du développement  durable 2030 qui  sont  sur le point de  s’écrouler. Le secrétaire général  des Nations Unies, António Guterres,  invite  les chefs d’Etats et  de gouvernements à parcourir  impérativement davantage de chemin sur la voie de réalisation des ODD à sept ans de l’échéance en  2030 du  programme international  de développement. En  tout état de cause, il  n’est pas prévu  que tous les objectifs du  développement durable se réaliseraient  à  100%. Peut-être suffirait-il  que les divers Etats,  les pauvres, en  développement ou  industrialisés  réussissent à plus de 50%  pour dire qu’ils ont été reçus. Néanmoins,  à  savoir que 12%  uniquement  de  ces objectifs ont  emprunté la bonne  voie, nous réalisons  la difficulté de la situation  et  même sa  gravité  alors que les indices majeurs tels la pauvreté, la faim, la maladie et l’enseignement  ont affiché  une certaine régression  ou   un progrès  d’une lenteur d’escargot. 

 

Mettre en  évidence les objectifs  cruciaux

C’est pourquoi, il  serait pertinent d’intensifier les débats,  au cours du  sommet des Nation Unies, sur l’évaluation  du progrès  accompli dans la réalisation des ODD, tenu  aujourd’hui  et demain et  portant  sur la délimitation des priorités  urgentes afin  de garantir une marche sur la voie saine et  correcte  en mettant l’accent sur  les objectifs cruciaux qui  exigent une activation  des dix-sept  principaux objectifs. Et  c’est en  procédant de la sorte que nous nous trouverons  dans  l’obligation d’activer des moteurs économiques, sociaux, politiques, administratifs dynamiques dont le mouvement se caractérise par la génération d’effets divers,  horizontaux et  verticaux,  qui  ne se limitent pas  à  produire des conséquences  linéaires ou  partielles  utilisées par les gouvernements  à la manière  de cocher  la case pour être  reçu à l’examen.

Nous pensons que les dix-sept principaux objectifs du développement  durable pourraient être réduits à  uniquement  six buts,  ceux  concernant la  lutte contre la pauvreté,  la faim, la maladie,  l’analphabétisme, la parité  des sexes et la  fin  de  la dégradation du  climat  et de la nature. Leur réalisation  est susceptible de prouver au  monde entier la compétence et le pouvoir  de l’ordre  international.

 

Des indices choquants

Selon  le   rapport du  secrétaire  général des Nations   Unies,  12% seulement des  objectifs du  développement durable  ont été  couronnés  de succès, alors que 30%  d’entre eux  n’ont pas avancé  d’un pouce ou même  ont connu une certaine régression par rapport  à  2015 ainsi que 50%  d’entre eux traînent  dans  l’incertitude et la fragilité  au  niveau d  l’exécution.  D’après les données actuelles  que comporte le  rapport de révision de  ces objectifs, 575  millions de personnes à  travers le monde  seront la proie  de  l’extrême pauvreté. A cela  s’ajoute que la pauvreté  est montée à  un niveau   jamais  atteint depuis 2005 et qu’uniquement le tiers  des pays   du monde  parviendront  à baisser  le taux de pauvreté  nationale de 50%  par  rapport à son point de départ en  2015. Le  rapport indique que si les politiques adoptées actuellement continuaient à creuser la disparité  entre les deux sexes, le monde  aura besoin de  286 années pour  colmater cette  brèche  en sauvegardant les droits de la femme et  en  assurant son  égalité  à l’homme. L’ un  des échecs  cuisants prévus au  niveau de la réalisation  des objectifs   de développement  à leur date butoir  en  2030 est que  plus de 85  millions  d’enfants de par  le monde ne seront pas scolarisés  et que plus de  300 millions de personnes  à  l’âge de l’enseignement de  base seront déscolarisés  sans  savoir ni lire  ni  écrire. 

Ces indices  terrifiants  ne concernent uniquement pas les pays  en  développement toujours conçus  comme le centre mondial de l’échec  politique et économique  mais s’étendent  aux pays  industrialisés  dont les Etats  Unis. Des rapports et sondages américains sociaux et  économiques  indiquent des réalités choquantes  en  ce qui  concerne l’évaluation de  ce qui a été  réalisé  au niveau  des ODD  prévus par les Nations Unies. Les résultats  donnés par les Etats Unis  recoupent  ceux des pays qui n’ont jamais effectué une seule révision  du taux  du  progrès  enregistré  au  niveau des ODD  de l’agenda  2030 approuvé  en  2015, tels Myanmar, le Sud  Soudan  et  le Yémen! En  outre, les Etats Unis  ne s’intéressent pas à la protection des enfants, à l’instar  des pays  les plus sous-développés: ils sont le seul  pays du  monde à ne pas avoir  ratifié la convention pour les droits de l’enfant.  La raison  en  est  l’exploitation  des enfants et l’obligation  à  les faire travailler dans des conditions lamentables dans bon nombre d’états américains. Les pires des  conditions  de pauvreté, de  discrimination  sociale et d’inégalité  règnent parmi  les minorités surtout les Afro-Américains  quel que soit  leur  ville de  résidence  même la capitale. 

En  2021,  l’espérance de vie de la personne au  Bangladesh a atteint 73,6 ans par  comparaison à 65,2 ans concernant les noirs dans la capitale américaine Washington. Ces indices sont le résultat d’études sur les espèces menées  au début de  cette année  par  La Brookings Institution. Toujours dans la capitale américaine,  et selon les chiffres du  dernier  exercice, 22%  de la population ont compté  sur les assistances alimentaires complémentaires  et 23,9%  des enfants vivent en  dessous du  seuil de la pauvreté. Les chiffres des enfants mort-nés  et l’espérance de  vie des naissances indique  que l’espérance de vie parmi  les Américains noirs  ou pauvres  est égale ou  inférieure à  celle  des citoyens du  Bangladesh. La propagation  de la violence,  du crime,  de la pauvreté  et la baisse  de l’espérance de vie de la personne parmi  les communautés des noirs  et des pauvres, la hausse du  taux de la pauvreté  et l’absence de programmes  de promotion des minorités  charrient  une image ternie du  système social  américain qui  abandonne des dizaines de milliers de personnes sans protection ni droits. 

 

La propagation  de la pauvreté et de l’inégalité 

Depuis 2019,  les politiques économiques adoptées pour lutter contre  les épidémies et les chocs écologiques et  géopolitiques  ont provoqué l’enlisement de  70  millions de personnes supplémentaires  dans l’abîme de  l’extrême pauvreté. La Banque Mondiale fixe actuellement le taux d’extrême pauvreté par un  revenu en  dessous  de 2,15 de dollars par jour (soit l’équivalent de  67  livres égyptiennes au  taux  de  change officiel) ;  en d’autres termes, le seuil d’extrême pauvreté  pour une famille égyptienne de 5 personnes est de 335 livres égyptiennes par jour. Partant, les Nations Unies évaluent de 670 millions le nombre de personnes vivant en dessous   du seuil mondial  de pauvreté ;  et avec la poursuite des politiques actuelles, le  nombre  de personnes en  dessous du seuil  de pauvreté  atteindrait 575  en  2030 avec une  baisse de 30%  seulement par rapport  à l’année 2015, indiquant  ainsi  que le monde  a échoué à réaliser  l’objectif de déracinement  tous azimuts  de la pauvreté sous ses différentes formes. 

Le rapport  du secrétaire général  des Nations Unies,  à publier  officiellement aujourd’hui, indique  un manque  grave dans la réalisation des objectifs du  développement   durable dans les domaines de la lutte contre la faim,  l’analphabétisme, la maladie, la disparité  entre les deux sexes, la dégradation du  climat et l’agression  contre la nature.  De l’observation  du monde qui  nous entoure,  nous déduisons que pas  un seul pays  ne pourrait  échapper aux colères de la nature.  Les pays les plus développés du monde  ne disposent pas des moyens suffisants pour se protéger  des retombées de cette colère même les Etats Unis et la Chine.  Si  les Etats du monde poursuivent pour les sept années à  venir les mêmes politiques déjà adoptées  les huit dernières années pour réaliser les objectifs du  développement durable, leurs états ne seraient pas beaucoup  meilleurs.

A  vrai dire, une telle situation nécessite un réexamen  de la donne  disponible actuellement  au sujet du  développement  durable en  vue   de redéfinir les priorités  afin  de se recentrer  davantage sur les politiques  surtout financières et  d’atteindre des priorités urgentes  au  nombre de six  et  couvrant plusieurs domaines  et qui  sont la lutte contre la faim,  l’analphabétisme, la maladie, la disparité  entre les deux sexes, la dégradation du  climat et l’agression contre la nature. En outre, une telle étude permettra aux Nations Unies plus de champ  de manœuvre, une réorientation  des politique  afin  d’exécuter plus efficacement les objectifs,  d’éviter  les erreurs des huit dernières années qui ne tiennent pas autant à la nature des objectifs ou  des politiques  qu’au fait de concentrer les principaux efforts  en  vue d’accélérer une réalisation des objectifs de nature  à engendrer  des effets de  grande envergure comme l’enseignement et la santé.

 

Des priorités urgentes

D’après le rapport soumis aujourd’hui  aux  dirigeants du monde  par  le secrétaire général  des Nations Unies, António Guterres, les priorités  du plan d’action visant l’accélération de l’exécution  en  grande partie des ODD ou  en  d’autres termes  les mesures nécessaires pour  sauver- autant  que faire  se peut- les ODD  qui  risquent de ne  pas être exécutés  sont: 

Premièrement :  renouveler l’engagement  des pays du monde à  réaliser les ODD  du programme 2030. Il  devrait, dans ce  contexte,  englober tous les pays  du monde  aussi bien  les sous-développés,  en développement ou industrialisés et  les institutions de financement  multinationales en  mettant l’accent  sur la responsabilité  des grands pays industrialisés  notamment les Etats Unis  qui  s’emparent de la plus grande  part  du pouvoir  de  prise de décision  au  niveau international.

Deuxièmement:  agir nécessairement-  comme l’indique le  secrétaire général-  sur le plan des capacités  du secteur  public  et de l’infrastructure,  en  vue de préciser  les mécanismes   de changement  en grande envergure  et d’entreprendre des décisions audacieuses et  complexes à plusieurs niveaux,  horizontales et verticales  qui tireraient profit  des ressources de  la technologie numérique  et renforceraient   -multilatéralement  et non unilatéralement-  la prise de décision  voire  écarter la monopolisation   de la prise de décision  par  un individu  ou  par une institution  de  même que l’application  scientifique de la technologie  numérique et  non  les pronostics arbitraires ou  les caprices tendancieux. 

Troisièmement : appeler à la nécessité  de se rendre compte  du rôle crucial  des services décentralisés  comme les autorités  de l’administration locale  et les institutions régionales ou  départementales  dans la réalisation des ODD. Il  en découle  la nécessité  de dresser un  cadre  général de ce rôle  sur le plan national  ainsi  qu’autonomiser les administrations décentralisées par le renforcement d  son pouvoir  exécutif   en insistant sur l’importance de  coordonner les rôles dans le cadre  des activités  qui ont  besoin  de plus d’administration ou d’institutions tout  en appliquant les règles de la transparence,   de la comptabilisation  et  de responsabilisation.

Quatrièmement : encourager nécessairement  le rôle du  secteur privé  par  la mise en place de politiques et de règlements pertinents  en  vue de réaliser les ODD  et de s’y  conformer tout en  s’engageant à respecter les règles et les impératifs  de la publication  et de la transparence.

Cinquièmement: confirmer le rôle de la culture générale  dans la réalisation  des ODD,  dans l’élaboration des politiques  générales et la coopération  aux  niveaux local,  national  et international. Il  est en  fait inconcevable de parler à  titre d’exemple  de « l’Etat  des institutions »  ou de « l’Etat  de droit »  dans une société  qui  bafoue la valeur des unes et des  autres.  Ceci est susceptible de constater  l’échec à obtenir le soutien  de  l’opinion publique  au  niveau de la   poursuite du  chemin qui  mène à concrétiser  les objectifs du  développement durable  et  à ériger de la confiance  entre les citoyens et les divers  instances de l’Etat. 

Sixièmement:  rendre accessible  davantage de données portant sur les communautés  et les classes sociales diverses  en  mettant l’accent  sur les marginaux   et   hausser à  90%  les données disponibles au  sujet du  progrès accompli  sur la voie de réalisation  des ODD  dans chaque pays  du  monde d’ici  2027  ainsi  qu’accroître davantage   d’au moins  50%  de son  niveau  actuel l’accessibilité aux données  financières locales. Ceci  implique l’adoption  de politiques  transparentes et  responsables et de ne pas  bannir les informations  financières  qui intéressent les citoyens sous quel  prétexte. 

Septièmement:  assurer le suivi  et l’évaluation  du progrès enregistré  à  différents niveaux de la réalisation des ODD afin  de présenter une évaluation  volontaire au  niveau  local  du succès accompli  par  les gouvernements et les  diverses institutions centrales et les administrations décentralisées, le secteur privé  et les ONG dans l’élaboration  de leur  rôle en conformité  avec les buts fixés.

En  somme, toutes ces propositions avancées  aujourd’hui par le secrétaire général  des Nations Unies  devant le  sommet des ODD  assure le minimum requis en  vue de contrecarrer l’échec à  réaliser les objectifs du  développement  à un moment où le monde a besoin de  mécanismes ingénieux et  robustes pour se mesurer  et résister aux chocs imprévus  qu’affronte le monde, géopolitiques soient-ils, écologiques, économiques  ou  sanitaires avec l’aggravation,  jour après  jour,  des retombées des erreurs commises par  les Etats  et les individus  contre l’homme et la nature.