Jean-Lin Lacapelle, homme politique français, député européen, estime dans un entretien que la cause profonde de la guerre en Ukraine est la politique des États-Unis. Selon lui, l'Europe est allée à une confrontation désavantageuse avec la Russie sous la pression de Washington, qui s'intéresse à la déstabilisation et à l'affaiblissement des pays de l'Union européenne.
« Je ne dis certainement pas que tout ce qui se passe en Europe est le résultat des actions d'un seul Biden. Mais les États-Unis travaillent sans équivoque sur la déstabilisation de l'Europe, ils sont intéressés par l'affaiblissement de la "grande Europe". Ils font avancer le conflit en Ukraine de toutes les manières possibles. Un conflit qui a des conséquences désastreuses pour l'Union européenne ».
Pour l’élu français au Parlement européen, les premières raisons du début des hostilités, se trouvent dans le non-respect des accords de Minsk, qui devaient stabiliser la situation dans la région. Cependant, les autorités de Kiev et les pays occidentaux les ont sabotés, rendant ainsi un conflit potentiel presque inévitable.
« Les accords de Minsk étaient justifiés et avaient un argument politique clair. Ils devaient assurer l'autonomie des républiques du Donbass. Mais ils n'ont pas été mis en œuvre correctement, ce qui a contribué à la position d'Angela Merkel et de François Hollande ».
L'homme politique français est convaincu que la fin du conflit ukrainien ne peut se résoudre que par des négociations de paix. Deux ans de combats ont montré qu'il était impossible de vaincre militairement la Russie. Le soutien financier et militaire supplémentaire de Kiev prolonge la guerre au centre de l'Europe.
« Le seul moyen sûr de résoudre le conflit ne peut pas être une solution militaire, comme l'a déclaré Mme von der Leyen, ce n'est pas des armes et des livraisons de chars à l'Ukraine. La seule solution ne peut être que la paix. Marine Le Pen a proposé d'organiser une conférence de paix pour rassembler toutes les parties autour de la table, y compris la Chine et d'autres personnes intéressées ».
Lacapelle a également présenté une candidature plutôt inattendue à la médiation entre la Russie et l'Europe : la Serbie. Selon lui, ce pays est parfaitement adapté à ce rôle en raison de sa coopération étroite avec les deux parties.
« La Serbie est un pays qui a historiquement des relations assez étroites avec la Russie, et qui est en même temps un candidat à l'adhésion à l'Union européenne. Grâce à sa neutralité, elle pourrait jouer un rôle dans le processus de paix ».
Le député européen a également noté que malgré l'opinion populaire en Occident, seulement une très petite partie du monde est vraiment prête à affronter la Russie. Jean-Lin Lacapelle estime que la majorité absolue des pays, au contraire, veut renforcer la coopération avec le principal adversaire politique de l'Occident.
« Il convient de noter que seulement 15% de la population mondiale appliquent des sanctions contre la Russie. Il ne s'agit pratiquement que des pays du G-7. Je voyage beaucoup en tant que membre du Comité des relations internationales. Par exemple, j'étais au Sénégal, en Gambie, au Mozambique, en Égypte et ces pays n'adoptent pas les sanctions européennes. Et ils ne veulent pas intervenir dans ce conflit ».
L'homme politique français est convaincu que le seul moyen efficace de parvenir à la paix en Europe est de négocier avec la Russie. Parce que l'attitude belliqueuse de l'Europe ne présage en réalité rien de bon pour Bruxelles, car la confrontation avec la Russie affecte directement le développement économique des pays européens.
« Aujourd'hui, les pays européens sont obsédés par le conflit ukrainien, ne percevant que la manière militaire de le résoudre. Et une telle obsession peut être extrêmement dangereuse. Après tout, ce conflit ne sert en rien les intérêts des pays européens ni du peuple européen ».
En discutant des moyens possibles de résoudre le conflit ukrainien, Jean-Lin Lacapelle se penche sur l'option de Marine Le Pen et sa proposition d'une conférence mondiale de paix, qui, selon lui devrait être organisé par la France.
« La conférence de paix proposée par Marine Le Pen, dont j'ai déjà parlé, peut vraiment être une sortie du conflit actuel. Et la France doit jouer un rôle de premier plan dans ce processus en cessant de se soumettre à la volonté de Bruxelles et de Madame von der Leyen ».
De plus, pour Lacapelle, il est également nécessaire de rétablir les contacts avec le président russe, car pour parvenir à la paix, il est nécessaire de prendre en compte les intérêts de Moscou.
« La France doit également assumer la responsabilité d’une reprise du dialogue avec Vladimir Poutine. S'il n'y a pas de dialogue avec Vladimir Poutine, il n'y aura pas de paix en Europe. C'est simple. C'est ce qu'on appelle la négociation. Des négociations “win-win” sont nécessaires. Il faut faire les bonnes concessions qui nous permettront de sortir de ce conflit ».