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François Asselineau : « On a surestimé la puissance occidentale et on a sous-estimé la puissance russe. Les Russes sont à domicile »

Le Dialogue

François Asselineau est un haut fonctionnaire et homme politique français. Il est le président/fondateur de l'Union Populaire Républicaine (UPR) depuis 2007. Partisan du "Frexit", le retrait de la France de l'Union européenne fait partie de son programme aux élections présidentielles. Candidat depuis 2012, il s'est déjà également déclaré pour 2027.

Son parti devrait présenter une liste aux prochaines élections européennes du 6 et 9 juin 2024.

Dans un entretien exclusif pour la chaîne YouTube du Dialogue, François Asselineau nous livre un état des lieux du conflit russo-ukrainien, et plus largement analyse les causes de la faillite du bloc euro-atlantiste. 

 

Pour le président de l’UPR, le soutien populaire à la cause ukrainienne s’est largement effondré. Les Américains essaient de ne plus se laisser entraîner dans des conflits multiples pour lesquels ils n’ont ni l’argent, ni les armes. L’issue de la guerre entre la Russie et l’Ukraine dépend de la situation générale des Etats Unis dans le monde, qui affrontent aujourd’hui trois principaux fronts : la Russie, la Chine et le Moyen-Orient, dans le soutien à Israël dans sa lutte contre le Hamas, depuis le 7 octobre dernier. 

François Asselineau estime que le Etats-Unis ne sont plus en mesure d’affronter ces trois fronts à la fois : « Actuellement les Etats-Unis, grevés d’endettement, doivent faire face à une dissidence interne, à la chambre des représentants, dont les représentants républicains refusent une nouvelle avance de 50 milliards de dollars au gouvernent ukrainien. Les électeurs américains sont fatigués et on rentre en année électorale. Les Etats-Unis lèvent le pied ». 

D’autant plus que la contre-offensive n’a pas fonctionné : « les médias entonnent des narratifs depuis février 2022, tous plus faux les uns que les autres » ; Les problèmes présupposés de santé de Vladimir Poutine, la prétendue défaillance de l’armée russe, la vétusté de leurs équipements. « En réalité, les soldats russes se battent seuls, avec des armes à 90% russes, sur un front de 1200 km face à une trentaine d’états », rappelle-t-il.

 

« L’occident et les Etats-Unis en général s’auto intoxiquent par leur propre propagande » 

On a fait subir aux populations européennes, et française, plus particulièrement, un lavage de cerveau, comme on n’en avait pas connu depuis les précédents conflits mondiaux. L’homme politique français estime que « ce n’est pas la Russie qui a attaqué l’Ukraine, mais l’OTAN qui a bien attaqué la Russie » !

 

« Quos vult perdere Jupiter dementat » ; « Ceux que Jupiter veut perdre, commence par les rendre fous »

Concernant l’élargissement de l’Union européenne à 7 nouveaux États et dont fait partie l’Ukraine, François Asselineau souligne qu’il s’agit de pays sous-administrés, avec un État souvent faible et des trafics inimaginables notamment pour le gouvernement de Kiev. L’Empire européen est en train de s’effondrer. Tous ces pays candidats ont un sentiment d’appartenance atlantiste grâce à l’influence du soft power américain, mais ils ne cultivent pas l’appartenance européenne. Ils veulent simplement de l’argent. « Ils nous trouvent beaux comme Crésus », résume-t-il. 

Les dirigeants de l’ouest occidental ne répondent plus aux besoins de leur peuple. Ce qui est le signe de l’effondrement général à venir. Pour Asselineau, « Les pays européens sont des pays vassalisés par les Etats-Unis, qui nous ont satellisés avec la construction européenne ».

 

« Macron n’est que le gouverneur de la province France »

L’UE a dépensé près de 82 milliards d’euros depuis le début du conflit russo-ukrainien en soutien à Kiev. Les dirigeants européens ont dépensé des sommes extravagantes pour rien ! Emmanuel Macron a endetté la France pour des générations. « On est devenu un des pays les plus endettés de la planète en taux de pourcentage du PIB », note notre invité.

La France n’est pas dirigée par quelqu’un qui a à cœur l’intérêt des Français. « Macron n’est que le gouverneur de la province France, présélectionné par une oligarchie euro-atlantiste qui l’a catapulté là, par une manipulation éhontée des élections. La France n’est pas une démocratie. C’est une dictature féroce et sournoise. Cette oligarchie demande à être rétribuée après. Macron, tel le docteur Faust dans Goethe, ne peut pas s’opposer aux exigences des Etats-Unis. Pareil pour les autres dirigeants européens qui obéissent à la puissance colonisatrice. Les puissances d’Europe de l’ouest, anciennes puissances coloniales, deviennent à leur tour des puissances colonisées. Le colonisateur, étant en l’espèce les Etats-Unis d’Amérique », conclut-il.