Le Dialogue

Gaza : vers un rapprochement pour la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu

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Le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères du Qatar, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, a annoncé mercredi à Washington un renforcement des efforts avec son homologue américain, Marco Rubio, en vue de passer à la deuxième phase de l’accord sur Gaza. 

Un sommet entre les médiateurs est prévu « très prochainement » pour définir les modalités de cette étape, selon le diplomate qatari.

Lors de sa visite aux États-Unis, le cheikh Al-Thani a précisé que des préparatifs étaient en cours pour organiser ce rendez-vous vendredi, afin d’établir un plan pour la transition vers la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien, entré en vigueur le 10 octobre dernier. Il a souligné l’urgence de constituer rapidement une administration civile palestinienne à Gaza et de garantir que la force internationale de stabilité prévue par le Conseil de sécurité en novembre dernier ne serve pas à protéger un camp au détriment d’un autre.

« La force de stabilité doit protéger l’accord de fin de guerre », a insisté le chef de la diplomatie qatarie, en rappelant que plusieurs éléments du cessez-le-feu restent à mettre en œuvre. Le rôle du Qatar et des États-Unis demeure central dans cette coordination, notamment face aux violations récurrentes de l’accord par Israël, qui compliquent la position des médiateurs. La situation humanitaire à Gaza, au centre des discussions avec le Congrès américain, nécessite selon lui un accès sans condition aux aides.

De son côté, le département d’État américain a salué le rôle de Doha et confirmé le lancement du septième dialogue stratégique américano-qatari, centré sur la coopération économique et sécuritaire dans la région.

Un flou persistant sur la force internationale

La création d’une force internationale de maintien de la paix dans la bande de Gaza, supervisée par le commandement central américain (Centcom), reste entourée d’incertitudes. Près de 45 pays ont participé à une réunion à Doha pour discuter de sa mise en place, destinée à surveiller le cessez-le-feu avec le mouvement Hamas, sans participation israélienne.

Les contributions potentielles — militaires, financières ou logistiques — sont encore en discussion, et un nouveau sommet est prévu en janvier. Selon des diplomates occidentaux, la structure exacte de la force demeure floue, de même que la disponibilité réelle des États sollicités. Des pays comme l’Indonésie, l’Azerbaïdjan, le Pakistan ou le Bangladesh figurent parmi les candidats possibles pour y déployer des contingents. L’Italie s’est dite prête à participer, mais surtout à des fins de formation plutôt qu’à un engagement direct sur le terrain.

L’un des axes principaux concerne la formation des forces de police palestiniennes, notamment celles qui seraient déployées à Gaza et à l’entrée de Rafah. La direction de la force pourrait être confiée à un général américain, avec le général Jasper Jeffers, ancien responsable du comité supervisant le cessez-le-feu au Liban, comme principal candidat.

Enfin, la transition vers la deuxième phase de l’accord Israël-Hamas reste conditionnée à l’évolution de la situation sécuritaire, notamment depuis l’assassinat du dirigeant du Hamas Raed Saad. Les diplomates évoquent néanmoins un espoir de concrétisation « dans les meilleurs délais », selon les informations transmises depuis le siège américain à Kiryat Gat.