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Monde

Abdelrahim Ali, est islamologue, écrivain, président du Centre d'Études sur le Moyen Orient (CEMO). Député honoraire égyptien, il est PDG du groupe de presse "Al Bawaba" au Caire.

Au sujet des potentielles frappes des États-Unis contre l'Iran

Abdelrahim ALI, Directeur-président
Abdelrahim ALI, Directeur-président du CEMO

Premièrement : Il n’y a pas de désaccord majeur au sein du Conseil de sécurité nationale des États-Unis sur la nécessité de mettre fin à la menace iranienne par une frappe qui affaiblirait le régime en place et réduirait en cendres ses ambitions de posséder l’arme nucléaire.

Deuxièmement : La décision de frapper a en réalité déjà été prise. Les réactions du président Trump ne sont qu’une manœuvre stratégique, similaire à celle utilisée avant la frappe israélienne du vendredi 13 juin, visant à prendre le régime iranien par surprise.

Troisièmement : Je reste convaincu que Donald Trump et le Premier ministre israélien ne se contenteront pas de neutraliser la menace nucléaire iranienne. Ils poursuivront probablement la guerre jusqu’à la chute du régime et l’instauration d’un nouveau pouvoir qui ne représentera plus de danger quant à l’acquisition d’armes nucléaires.

Quatrièmement : Quatre problèmes logistiques ont contraint Donald Trump à retarder l’annonce officielle de la frappe aérienne contre l’Iran :

 

1. La nécessité d’évacuer de la région un certain nombre de diplomates américains, leurs familles, ainsi que plusieurs citoyens encore sur place.

2. L’impératif de laisser à l’armée américaine le temps de préparer le terrain des opérations et d’acheminer, en toute discrétion, des ravitaillements via des porte-avions et des bombardiers spécialisés.

3. L’élaboration de plans visant à contrer une éventuelle riposte iranienne, notamment dans le détroit d’Ormuz ou via ses alliés régionaux : le Hezbollah, les Houthis et les groupes armés chiites en Irak.

4. Le besoin de coordonner efficacement l’opération avec les alliés occidentaux des États-Unis (notamment la Grande-Bretagne et l’Allemagne), ainsi qu’avec Israël, afin de maîtriser toute riposte et d’infliger un coup décisif au régime iranien, jusqu’à le mettre hors d’état de nuire ou le forcer à une défaite humiliante, souhaitée depuis longtemps par le président américain.