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Politique - Société

« Tu es un miracle»

Le Dialogue

dans une vidéo partagée par l’agence turque Anadolu sur Twitter, une adolescente de 13 ans est extraite des décombres à Gaziantep en Turquie, près d’une semaine après le tremblement de terre dans le pays et en Syrie .

Et ce, alors que le bilan ne cesse de grimper : selon les derniers chiffres officiels publiés lundi 13 février, le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a fait au moins 35 225 morts.

Dans la province d’Antioche (Sud), un petit garçon de sept mois, Hamza, a aussi été retrouvé vivant, recroquevillé sous une dalle où il a passé plus de 140 heures, a rapporté dans la nuit l’agence de presse IHA. Une fillette de deux ans, Asya, a été sauvée dans la même région.

 

Opérant dans un froid polaire des sauveteurs ont également retiré vivante des décombres une femme de 70 ans dans la province turque de Kahramanmaraş. L’agence de presse turque Anadolu a également mentionné le sauvetage d’une mère de 35 ans et de sa fille de six ans, dans un immeuble détruit de la province d’Adiyaman.

 

Dans les gravats et les décombres, des centaines de milliers de sans-abri font toujours face à la faim et au froid en Turquie et en Syrie. Les autorités tentent d'atténuer la catastrophe humanitaire plus d'une semaine après le puissant séisme dont le bilan dépasse désormais 35.000 morts. Les chances de retrouver des survivants deviennent quasiment nulles. La priorité est désormais l'aide aux centaines de milliers de personnes dont les logements ont été détruits par le tremblement de terre.

Un sentiment d’absence de prise de conscience du drame qui s'est joué en quelques minutes d'une ampleur jamais atteinte ces 70 dernières années. On est dans un territoire aussi vaste que celui de l'Allemagne qui a été dévasté entièrement dans cette région. Mettant des millions de personnes sans-abri, des milliers de victimes, des centaines de milliers de personnes sous les décombres. Personne n'a pris la réalité de cette ampleur. l'ONU n’a pas pris conscience de la réalité de ce drame et de ne pas avoir mis en place un état d'urgence" immédiatement.

Pour aider les victimes, "il y a trois temps".D'abord aider ceux qui sont sous les décombres, "il faut de gros moyens de relevage pour aller les chercher. C'est une course contre le temps surtout dans cette situation où il fait très froid." Ensuite il faut aider les victimes, "les hôpitaux sont submergés par le nombre de victimes. Il faut absolument soulager l'ensemble de ces structures sanitaires en apportant des hôpitaux de campagne, des hôpitaux mobiles, beaucoup de réanimation. Il faut pouvoir évacuer si possible les blessés les plus graves de la zone en les envoyant dans des structures capables de les prendre en charge." Il faut enfin intervenir pour les populations qui se retrouvent sans abris.

En Syrie, 11.000 victimes sont arrivées dans les hôpitaux, sans "réanimation ni oxygène". C’est une catastrophe humanitaire". "On a l'impression que ce peuple est totalement martyrisé par dix ans de guerre. Il y a eu la Covid qui est passée par là, il y a maintenant ce tremblement de terre. C'est terrible ce qui survient pour ce peuple. Il faut que l’on prenne conscience que ce peuple a été complètement abandonné."

20% du territoire turc peut être considéré en urgence humanitaire. "Ce que nous racontent les ONG sur place c'est vraiment des scènes de guerre. Tout s'est transformé en une minute. Elle décrit aussi l'abattement et la colère dans la réponse à la catastrophe. "On a aujourd'hui un contre-récit du gouvernement turc qui explique que tout est sous contrôle et que rien n'est de la faute des autorités mais à la fois dans la réponse à la catastrophe qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on espérait parce que le pays est en zone sismique et qu'il se prépare depuis des décennies pour un très grave tremblement de terre .

En Syrie, en guerre depuis 12 ans, ce tremblement de terre c'est "le malheur qui s'ajoute au malheur" .Aujourd'hui on assiste à une inaction humanitaire de la part des Nations Unies qui ressemble à l'inaction politique depuis 12 ans. Il faut rappeler qu'une grande partie de la population du nord-ouest de la Syrie est une population de déplacés internes. Ils ont été bombardés, ils ont été déportés de plusieurs régions de la Syrie. Depuis plusieurs années ils sont du côté de Idleb et dans la région de Alep. Leurs hôpitaux ont été systématiquement détruits ,leurs infrastructures sanitaires n'existent pas, certains étaient dans des tentes, d'autres dans des bâtiments qui se sont écroulés et jusqu'à maintenant il n'y a que quelques convois qui ont réussi à entrer dans ce territoire, abandonné à lui-même et abandonné aussi face à des températures glaciales."

Selon un politologue, le régime syrien "souhaite se repositionner en profitant de cette tragédie" : "Il y a du côté du régime deux propagandes : l'une qui cherche à dire que la catastrophe actuelle et le manque d'aide humanitaire c'est à cause des sanctions occidentales. Ce qui est faux puisque les sanctions internationales ne visent jamais ce qui est alimentaire et médical.

Une catastrophe humanitaire sans précédent !

Dans le détail, 31 643 morts ont été recensés dans le sud de la Turquie et 3 581 en Syrie. En visite à Kahramanmaraş en Turquie, le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths a déclaré à Sky News que le bilan, alors estimé à plus de 28 000 morts, «doublera ou plus».

«Bientôt, les personnes chargées des recherches et des secours laisseront la place aux agences humanitaires dont le travail consiste à s’occuper, au cours des prochains mois, du nombre extraordinaire de personnes affectées.

Près de 32 000 personnes sont mobilisées pour les opérations de recherche et de secours en Turquie, ainsi que plus de 8 000 secouristes étrangers selon l’agence turque chargée des catastrophes naturelles. Un point de passage a en outre été ouvert entre la Turquie et l’Arménie, pour la première fois depuis 35 ans, pour permettre l’arrivée d’aide humanitaire.

Des milliers de maisons ont été détruites, déplaçant des familles et les exposant aux intempéries à une période de l’année durant laquelle les températures descendent régulièrement en dessous de zéro et où la neige et les pluies verglaçantes sont fréquentes. 

Selon les derniers bilans, plus de 40 000 personnes ont perdu la vie (plus de 29 605 en Turquie et 3 574 en Syrie) et on dénombre à l’heure actuelle plus de 80 000 personnes blessées. Bien que le nombre total d’enfants affectés reste incertain, 4,6 millions d’enfants vivent dans les 10 provinces de Turquie touchées par les tremblements de terre, et plus de 2,5 millions d’enfants sont affectés en Syrie.

Ces chiffres ne cessent d’augmenter car des familles entières sont toujours ensevelies sous les décombres de bâtiments. Rien qu’en Turquie, plus de 6 400 immeubles se sont effondrés. Un tremblement de terre sans précédent devant celui qui avait frappé Izmit en 1999 et qui avait fait 17 000 morts.

Il faudra du temps pour panser les plaies et les deuils … j’ai commencé par «  tu es un miracle «  , il va leur falloir un miracle pour y croire à nouveau ….