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Invités d’honneur

« LE CAMP DU BIEN »

Le Dialogue

Une femme tient une pancarte alors qu'elle participe à une manifestation de soutien au peuple pro-russe résidant dans l'est de l'Ukraine et à la création des "Républiques populaires du Donbass et de Louhansk" autoproclamées, le 11 juin 2014, à Moscou, Russie.  (Photo : ALEXANDER UTKINE / AFP)

 

Celui qu’on appelle « le camp du bien » semble s’être installé non seulement de manière résolue mais à peu près irréversible depuis le 24 février 2022. Si, jusque-là, il était certes délicat de traiter de la Russie sans passer pour suppôt du Kremlin, il est désormais presque impossible d’émettre la moindre remarque qui ne la condamnerait pas de facto sans encourir les foudres de ce « camp du bien ».

Or, c’est à la désinformation qui entoure la Russie que nombre de personnes qui l’observent réagissent. Si cette désinformation a de longue date préexisté au 24 février 2022, elle atteint désormais des sommets inégalés. Au point que toute analyse qui refuse de stigmatiser la Russie est d’emblée rejetée du seul fait que l’Ukraine a été agressée, que l’Ukraine est une démocratie et que ses enfants meurent sous les bombes russes. 

Mais que huit ans durant dans le Donbass, des enfants aussi aient laissé leur vie sous des obus, obus lancés par le gouvernement de leur propre pays qui plus est, est-ce qu’autant d’innocentes victimes ne valaient pas que l’Occident s’émeuve ? Ce deux poids deux mesures, on le connaît. Il a prévalu en Syrie déjà. Que n’a-t-on dit de son Président, Bachar el-Assad, accusé de « tirer sur son propre peuple » ! 

Comme si Petro Poroshenko et Volodymyr Zelenski, Présidents successifs de l’Ukraine, n’avaient eux-mêmes agi ainsi et tiré sur leur « propre peuple ». Où et quand la « communauté internationale » se serait-elle indignée ? Des civils peuvent-ils mourir dans le plus parfait silence médiatique quand d’autres suscitent une levée de boucliers immédiate ? S’interroger sur l’objectivité de l’information s’impose. Et c’est bien là que le bât blesse. Car tout regard critique qui conteste le double standard avec lequel est traitée l’actualité est voué aux gémonies.