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Monde

Les Frères musulmans et le développement en Egypte [ 2 - 2 ]

Le Dialogue

A  vrai  dire, l’histoire des Frères musulmans  en  Égypte  comme d’ailleurs dans le  monde entier non  seulement était  dépourvue de tout projet de  construction ou de  reconstruction, national  ou humanitaire, mais également en allait toujours à contre-courant aussi  bien lorsqu’un tel  projet était simplement élaboré ou  conçu ou  qu’il était devenu une réalité visible et viable. Évacués  d’Égypte et leurs branches terroristes exterminées,  les Frères musulmans ne disposent plus actuellement que de leur propre  machine médiatique qui  tourne à plein  régime à travers leurs journaux et chaînes télévisées  partout dans le monde et des sites internet qui diffusent les désinformations   et les analyses grossières à longueur de journée. Une décennie après leur disparition d’Égypte, nous constatons que le développement,  la construction  et la reconstruction y ont remporté leurs fruits dans l’augmentation du Produit Intérieur Brut et dans le changement  de la carte géographique de  l’Égypte. Et, jamais les Frères musulmans n’ont eu  de vision  globale de ce qui s’y est produit : par  leurs déclarations et  publications, ils critiquaient  chacun de  ces projets à part  en  vue d’évaluer  la nécessité  de lui  accorder la priorité;  et à  ce  stade, ils  soulevaient  l’idée de  ce qu’ils dénomment le « fiqh  des priorités en  Islam » qui   instaurait l’idée  que le projet en  question  ne s’inscrivaient pas dans l’ordre des besoins urgents de l’Égypte et que d’autres projets seraient prioritaires. A  vrai dire, aucun ordre de priorités n’avait été établi de  leur part. Quand  la construction  de l’infrastructure  est  la cible première  du processus de développement  en  Égypte, les Frères musulmans  se pose la question : « Et, l’éducation et la santé,  où  en sont-ils ? ». Une fois qu’ils s’aperçoivent que le processus de  construction  des écoles et des universités  avance à pas de géant,  ils s’interrogent au  sujet de l’identité  de leurs étudiants. Et  quand l’Égypte  a vaincu la crise  du  COVID-19  et a gagné le dessus  par comparaison à un  grand nombre  de pays où vivent les Frères musulmans,  ils l’ont passée  sous silence et  l’ont même mis en  doute. Cependant,   l’Organisation  Mondiale de la Santé  avait salué les efforts du  gouvernement égyptien  face à la maladie à coronavirus . A   cela  s’ajoute nombre  d’autres exploits dont le  projet  gigantesque de l’élargissement et du  doublement du Canal  de Suez  au  lendemain de la fin  de  cette période des révolutions qui  avaient amené les Frères musulmans au pouvoir.  A  cette époque, ils  ont prétendu  qu’ils envisageaient le développement  de l’axe du  Canal  de  Suez et  que c’est ce projet qui pourrait être qualifié à juste titre de développement  et que  tout  autre projet qui aurait  pour  but  la création  d’un  nouveau canal  ne  serait qu’un gaspillage  de temps et d’argent et sans aucun  rendement . Par  souci  de vérité, il faut  dire  que le gouvernement  égyptien  nourrissait au temps de  Moubarak, un projet  intégral  de développement  de l’axe   du Canal  de  Suez et en  entama les discussions en 1996. Il a même été soumis au sommet  économique  du Moyen  Orient, tenu  au Caire  à  cette époque. Les Frères musulmans n’ont pas fait le moindre pas dans la mise au  point de  ce projet. Et,  au lendemain de  la révolution  du  30 juin  2013,  le projet n’a pas seulement été mis  en  exécution mais un  autre  canal a été  creusé pour  ancrer son avantage  comparatif et surpasser les alternatives envisagées par  Israël ( une nouvelle ligne de chemin  de  fer Eilat- Ashdod)  ou par  la Russie ( le passage maritime du Nord qui  découle du  réchauffement climatique)  et plus, lier entre l’axe  de développement  du Canal et les plans de développement  global  dans toute l’Égypte. En  quelques années ( de 2014 à  2023),  l’Égypte a connu  un revirement  de  conjecture. Il  y a cinq  décennies, la superficie des terres habitables en  Égypte  ne dépassait pas 3%  et se concentrait  en grande  partie  dans l’étroite  vallée du  Nil.  Néanmoins, l’urbanisation  ne signifie pas la présence d’êtres vivants ou  de  la population tout court mais la capacité  de former des richesses dans n’importe quel lieu  de  notre territoire. Heureusement,  au  cours de la même période  qui a  suivi  la révolution du  30  juin 2013, une grande  vague de déplacement  a  pris la route du  fleuve à la mer  au  point que le mouvement  de  la population a   touché la Méditerranée  aussi bien  que la Mer rouge  et  les Golfes  du  Suez et  de Aqaba  et les régions surpeuplées du  Canal de  Suez. Il  est évident que  le développement de  l’infrastructure  égyptienne depuis le  début de  notre siècle  surtout à  travers les routes,  tunnels, aéroports, ports et centrales d’énergie ont  créé  des superficies énormes  de  reconstruction  et d’extraction  des richesses.   A vrai  dire,  l’expression de « l’exode du  fleuve à la mer » au  sujet  du développement  en  Égypte est une constatation d’une réalité  qui  se développe aussi  bien devant les Égyptiens que les Frères musulmans. Ce développement marquait  une révolution  de  la géographie et de  l’histoire des Égyptiens que  peut-être  est-il temps  de se livrer à une  profonde réflexion  au  sujet de ses conséquence es et  de ses  impératifs.  Simplement, il  faut  dire que la question  est  nouvelle pour  l’Égypte :  le premier  pays riverain du  monde a créé  une  école intellectuelle internationale  qui  porte sur les répercussions de l’État  sur  la société, la nation  et  l’État. D’une  manière ou  d’une autre,  le  développement de  l’Égypte  au cours des deux derniers siècles a  porté   sur le fleuve, le réglage  de  son débit   et  la maximisation  des profits qu’on  en tire  tels le Haut Barrage, les réservoirs et les ponts. En effet, l’idée de développer la nouvelle vallée au Sahara Occidental tournait autour de la mesure du  débit de  l’eau qui s’écoulait de la rivière entre le sable  du  Sahara. De nos jours,  nous constatons  des changements géographiques  qui commencent  à  voir le  jour  en Égypte et  que  nous ne pouvons nullement  méconnaître pour  la pure  et simple  raison  qu’ils se réalisent  sur  le sol égyptien.  Le  dénominateur commun  entre  tous ces projets ( l’axe du  Canal de Suez, les tunnels qui  assurent la liaison entre  la Vallée  et le Sinaï  sous le  Canal et le projet  du  développement même du Sinaï.)  n’est que  la propension  vers l’est en  direction  de la Mer rouge.  Et  c’est dans cette direction  que nous trouverons des découvertes pétrolières dans la Méditerrané  et jusqu’à la délimitation  des frontières maritimes avec l’Arabie Saoudite,  la Grèce  et Chypre. Tout  cela pour  dire que  les chemins ont  été ouverts, dans la Vallée  et  au Delta,  aux Égyptiens en  grand nombre  jusqu’à  avoir leurs pieds  submergés  par l’eau de la mer. D’ici,  la superficie totale de l’Égypte  a effectivement augmenté  de  15%  c’est  à  dire a atteint  le double  de  ce qu’elle était  une  décennie auparavant.  Par  contre, l’histoire  de l’Égypte n’a pas encore  atteint  sa fin. Il  importe de  dire que la tendance au  développement se  poursuit  toujours avec la création  de  réseaux de trains grande vitesse pour  relier la Méditerranée à la Mer  rouge  et les deux ensemble à la péninsule du  Sinaï où se  déroule-  après qu’on y a exterminé le terrorisme- le plus grand processus de  développement  enthousiaste qui se déroule sur  l’autre rive  du  Golfe d’Aqaba. Également  en  ce projet  global  et enthousiaste, les Frères musulmans n’ont trouvé  ni logique  ni raison  d’être  ni non  plus de rendement pour  le peuple  égyptien.  Ils ne faisaient  que  critiquer chaque projet  à part  comme s’il n’avait aucun  lien avec tous  les autres projets. Ils trouvaient  que  tout ce  qui  se  réalisait en  Égypte  n’a pas de logique  comme s’il n’était  pas  planifié et  que  tous les projets  n’étaient que  des éléphants blancs  sans aucun profit direct  pour  le citoyen  égyptien. Leur  vision des choses s’appliquait à tout : l’électricité, le gaz  naturel, les nouvelles cités, les universités,  la résolution  des crises de logement,  de  la nourriture  et  des villes champignons  chroniques en Égypte  n’étaient  ni profitables ni  rentables ;   ni non plus l’augmentation  de  l’espérance de  vie qui concrétisait  une amélioration  au niveau  de  la santé et  de la nourriture. Ils ciblèrent  en  premier lieu la  création  de nouvelles villes  en  Égypte sillonnées par  des pelouses et  des jardins et  la fondation  de nouvelles universités,  de musées   et de  centres d’excellence ; la nouvelle  capitale administrative  a  eu sa  part  de  lion  des critiques médiatiques, de désinformation  et  de diffamation internationale.

Ce sujet  mérite  davantage d’étude  et  d’exploration à propos des commentaires et  du  comportement des Frères musulmans vis à vis  du développement  en  Égypte.