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Editos

L’obélisque de Cléopâtre à New York pourrait-il être restitué ?

Zahi Hawas / CRIS
Zahi Hawas / CRIS BOURONCLE - AFP

Le  célèbre obélisque  de  New York est surnommé l’aiguille de Cléopâtre. Mais il est  celui de Thoutmôsis III, le plus célèbre des grands rois d’Egypte que  certains surnomment « l’ancien  Napoléon d’Egypte ». Il  avait  remporté la victoire dans plus de  quatorze batailles dont celle de  Megiddo  qui  est enseignée  par toutes les institutions militaires de par le monde. Il est le premier  chef  militaire  à avoir  élaboré  un plan stratégique : il ordonna à l’armée  d’emprunter un  chemin cahoteux  insoupçonnable par l’ennemi qui fut  bouleversé par la surprise. Sa  campagne militaire  fut escortée par  un  grand nombre  de savants  qui ont pris photos de toutes les régions qui s’étaient  trouvées sur leur parcours : la Syrie et la Palestine  comme ils avaient ramené les fleurs et les arbres en  Egypte et  même ont fait entrer  pour la première  fois le poulet en  Egypte. L’empire égyptien  a atteint  son  apogée  sous son règne : il  est  devenu extrêmement  vaste  au point qu’il  a atteint la quatrième cascade  au  sud  et a gagné  en  superficie du  côté  de l’Est que cette  époque fut dénommée « l’âge d’or  de l’Egypte »  et a étendu  son pouvoir  sur  le monde  antique. Les Pharaons enseignaient l’art militaire égyptien et également les mœurs. Ils ont  gouverné par le droit  et la justice.  Le roi prêtait  serment devant  les dieux  qu’il gouvernerait  selon les préceptes de « Maât »  la déesse  de la vérité et  de  la justice ;  Rekhmirê est  le vizir de Thoutmôsis III :  il  jurait de  n’avoir  jamais traité injustement  quiconque  et qu’il avait fait  régner la justice sur  son  peuple. « Maât » était le pilier du gouvernement  et  c’est elle qui  a promu  les Pharaons au  rang des dieux.  Et  si elle n’administre pas selon les règles du droit et de la rectitude, jamais la  société  ne connaîtra la justice ou les valeurs .  Thoutmôsis III,  ce Pharaon  glorieux  invitait les enfants des dirigeants des Etats tombés  sous l’emprise de l’Egypte à  venir recevoir  leur  éducation avec les enfants du  roi  pour ensuite les faire rapatrier dans leurs pays respectifs et devenir des alliés de l’Egypte et de son  Pharaon. C’est grâce  à cette stratégie que  le roi  a réussi à  étayer son  royaume. Heliopolis était  le siège  de l’adoration  des neuf divinités ou l’Ennéade.  Ré  fut la déesse solaire  ou déesse officielle du  pays. Cette région  fut  connue par les Egyptiens au  nom  de Ounou et dénommée Héliopolis par les Grecs c’est  à  dire la ville soleil  qui porte actuellement  le nom  de Ain Chams. Et  c’est  cette ville qui  fut  à l’origine du  premier calendrier solaire. Elle est  le siège  des neuf divinités  qui  étaient à l'origine de la création de  l’univers. Et,  c’est dans cette  ville que  nous trouvons   la plus ancienne université  de l’histoire où  le  prophète Joseph  (que la paix soit  sur lui)  reçut  son enseignement  et  s’est marié  avec la fille du  prêtre de Ounou.  Cette université  a acquis au  fil  du temps une très  grande renommée  et un imposant  prestige surtout au  cours de l’époque gréco-romaine.  Elle fut fréquentée par Aristote et  Platon. Les Pharaons  de l’époque d’avant les dynasties jusqu’à l’époque romaine  ont  construit les temples en  hommage à la divinité  du soleil. Un  grand nombre  de ces temples  surtout ceux qui  remontent à L'époque ramesside existent  toujours. C’est  Abdel  Aziz Saleh qui  compte parmi  les rares chroniqueurs à  avoir des opinions scientifiques importantes au  sujet de l’histoire de l’Egypte ancienne.  Il  a procédé à  des fouilles dans cette région  et  a découvert les vestiges de plusieurs temples qui  remontent aux rois de la dix -neuvième dynastie du  nouvel  empire. Ces temples existent toujours ;  comme on  a retrouvé des maisons où  résidaient les prêtres  qui parrainaient  le culte vénéré  à « Ré »  la divinité  du soleil.

Le plus ancien  obélisque appartenant au  roi Sésostris premier existe toujours dans la région de Ain  Chams. Le site à proximité  de l’obélisque a été ravalé  pour  devenir un site touristique. Les anciens égyptiens ont construit  leurs sépultures dans cette région.  Plus tard, les quartiers de Matareya et de Ain  Chams furent construits au-dessus de ces temples et  tombes. Une loi  égyptienne stipule qu’aucun  citoyen n’a le droit de détruire son habitation  à moins de subir  auparavant un  contrôle de la part du  service des antiquités. J’ai  procédé moi-même  à  des fouilles  sous  plusieurs habitations  et un  propriétaire d’une villa   a procédé à  sa destruction  pour trouver  sous les décombres une tombe complète bouchée de tous côtés par du  mortier  et la deuxième moitié  de cette tombe  était sous un immeuble  voisin. Une fois arrivé  sur les lieux,  j’ai  trouvé des milliers de personnes réunies autour  du  site alors qu’elles étaient en  train de  chuchoter  qu’on trouverait  un  trésor d’or  en  dessous de la tombe. Sur  place, j’ai  constaté la difficulté d’accéder à la tombe. Imaginez combien c’est  impossible d’y  avoir accès  de  l’entrée même de la tombe qui  se trouvait en  dessous d’un immeuble de cinq étages. J’ai  pensé pouvoir le faire par  le haut : on  a dégagé des pierres  et  nous nous sommes introduits en dessous d’une sépulture fermée depuis   des millénaires. Mais imaginez ce  que  nous avons pu trouver  à l’intérieur :  des sarcophages,  des momies alors que les murs de  la  sépulture portaient  partout des dessins. Maints rois –dont le roi Thoutmôsis III  - ont construit  des temples de  cette manière en  vue de glorifier le dieu  « Ré ».  Devant le temple  furent  érigés deux obélisques  en granit  rouge emporté  d’Assouan par les anciens égyptiens. L’obélisque se trouvant  au  Central Park » à  New York  est l’un d’eux  surnommé  faussement l’obélisque de Cléopâtre   qui mesure  212  mètres de hauteur  et pèse 244 tonnes.  Cet obélisque est le plus ancien monument se trouvant  à  New York voire  aux Etats Unis  et remonte à 3500  ans avant Jésus Christ.  Le roi Thoutmôsis III  a bâti  le temple et les deux obélisques alors qu’il  célébrait le trentième anniversaire de  son  accession au  trône  pour montrer qu’il  est  toujours capable  d’assurer cette mission..  En  l’an 18  après Jésus Christ  les deux obélisques ont été  transportés à la ville  d’Alexandrie ;  plus tard en 1879,  l’un  des deux obélisques prit  son chemin  vers Londres et  deux ans plus tard,  ce fut le tour  de l’autre obélisque  d’être transporté  vers New York. Ce  fut un  cadeau  offert par  le khédive  Ismaïl Pacha  aux Etats Unis en  contrepartie du  transfert  de la science et  de la technologie en  Egypte d’allouer les sommes requises en vue d’exécuter  cette demande. Vous n’avez qu’à imaginer  comment le transport  d’une obélisque  de ce poids a-t-il  eut  lieu vers la ville de New York, Cette opération  a mis 112 jours  jusqu’à  arriver à la rive du  fleuve Hudson  de la ville de New York. Plus tard,  il  fut  transporté vers Central  Park  où il existe  jusqu’à nos  jours. Des planches de  bois ont été utilisées à  cet  effet pour faire descendre l’obélisque du  bateau affrété  à  cet effet. Des opérations de transport  à l’intérieur  du  pays s’ensuivirent  jusqu’au 22 janvier1881,  la date de l’arrivée  de l’obélisque  à  sa destination  finale à l’intérieur du  parc de la ville de New York. Ce qui est  vraiment  curieux c’est qu’il  existe  beaucoup de  choses concernant  l’Egypte et l’Amérique qui se trouvent en  dessous de  l’obélisque dont l’histoire  du transport de  l’obélisque,  une liste portant sur le recensement des habitants de l’Amérique en 1870,  un exemplaire de l’Evangile,  le dictionnaire Webster,  l’œuvre  complète de Shakespeare,  un guide de l’Egypte,  un  exemplaire de la déclaration de l’indépendance  de l’Amérique  et  un petit  coffret qui  appartient à l’homme qui  a acheté l’obélisque  et  l’a transporté  vers l’Amérique et  dont le  contenu  nous reste inconnu.  En  1889, le  lieu  de l’obélisque fut  mis en  valeur de manière à être entouré par  les fleurs et les roses au  printemps. Néanmoins,  l’obélisque ne peut pas être perçu  de l’extérieur du  Central  Park, Et  il  faut dire que le monument a souffert ces dernières années  de l’érosion. J’ai  constaté  son état déplorable  lors  d’une dernière visite  il  y a deux ans que j’ai  adressé  une lettre au maire de la ville le sollicitant  de  procéder à  sa réparation  en signalant que ce monument  n’est pas américain mais  égyptien  même s’il se trouve sur le territoire  des Etats Unis   et  c’est de  notre responsabilité  de le réparer. Et,  rien n’a étéfait  jusqu’à  ce jour. J’ai même reçu  une lettre de la part  de deux citoyens américains déplorant l’état de  l’obélisque et  ne sollicitant d’intervenir, J’ai  envoyé de suite  une lettre au  maire de New York  Micheal Bloomberg et au conservateur du  Central  park Douglas Blusky et encore une fois j’ai  revendiqué sa réparation  et leur ai  demandé  de prendre contact  avec le musée Métropolitain  qui  se trouve à proximité  du  lieu pour assistance.  Une fois de plus,  j’ai  demandé une réparation urgente de l’obélisque   en  ajoutant que s’ils se montrent  réticents à cet  égard  nous maintenons le droit  de récupérer  l’obélisque   et en réitérant que ce monument est et restera toujours égyptien.  Cette lettre fut  une leçon  donnée à tous les musées  du monde détenant des antiquités égyptiennes   qu’ils risquent de les voir retirés s’ils les négligent  car  ces monument appartiennent  à l'Egypte, le berceau  de la civilisation de  l’humanité toute entière.