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Les BRICS ont le vent en poupe

Photo : AFP
Photo : AFP

Dix-neuf pays ont exprimé leur souhait de rejoindre le groupe de nations BRICS alors qu'ils se préparent à tenir un sommet annuel en Afrique du Sud.

 

Le bloc des marchés émergents du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud se réunira au Cap les 2 et 3 juin 2023 pour discuter de son élargissement, a déclaré Anil Sooklal, l’Ambassadeur de l'Afrique du Sud auprès du groupe. 

Formé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, avec une contribution atteignant les 31,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2023 contre 30,7% pour le G7, les BRICS sont considérés comme les grandes puissances émergentes du moment.

L’expansion des BRICS et les modalités selon lesquelles cela se produira seront au menu des discussions de juin prochain.

Treize pays ont officiellement demandé à adhérer et six autres l’ont demandé de manière informelle.

La Chine avait lancé les débats quant à l'expansion des BRICS lorsqu'elle était présidente des BRICS en 2022, alors que la deuxième économie mondiale tente de renforcer son influence diplomatique pour contrer la domination des pays développés aux Nations Unies. 

L'élargissement proposé a fait craindre aux autres membres que leur influence ne soit diluée, surtout si les proches alliés de Pékin sont admis. 

Dans ce contexte, on notera que le produit intérieur brut de la Chine est plus du double de ceux des quatre autres membres du BRICS réunis.

Les ministres des Affaires étrangères des cinq États membres ont tous confirmé qu'ils participeraient aux discussions en juin, a déclaré Sooklal. Outre son adhésion, ils évoqueront également des "points chauds" dont le Soudan.

Depuis sa formation en tant que BRIC en 2006, le groupe n'a ajouté qu'un seul nouveau membre, à savoir l'Afrique du Sud en 2010.

L'Arabie saoudite et l'Iran font partie des pays qui ont officiellement demandé à adhérer, a déclaré Sooklal en février 2023. L'Argentine, les Émirats arabes unis, l'Algérie, l'Égypte, Bahreïn et l'Indonésie, ainsi que le Nigeria déjà membre du BRICS-MNAle Soudan et le Zimbabwe. Cet élargissement vise assurément à renforcer l’importance de l’alliance économique sur la scène internationale

 

Quoiqu’il en soit l'adhésion de l'Arabie saoudite aux BRICS  mérite d’être soulignée car cette dernière accélérerait l'utilisation du yuan chinois 

Et si Riyad rejoint l'OCS et les BRICS, cela accélérerait mécaniquement le commerce bilatéral en utilisant le yuan comme monnaie d'échange. 

 

Le yuan pourrait remplacer le dollar américain

Dans cette perspective, on indiquera qu’un nombre croissant d’États abandonnent l'utilisation du dollar américain pour régler leurs transactions. 

L'adhésion de l'Arabie saoudite aux BRICS pourrait bel et bien accélérer la tendance.

De fait, le yuan chinois a récemment remplacé le dollar américain en tant que monnaie de référence

Dans le même temps, Pékin réfléchie avec les membres des BRICS quant à la création d'une nouvelle monnaie qui réduirait leur dépendance à l'égard du dollar américain. 

Certains économistes affirment que l'émergence d'une monnaie des BRICS éroderait nécessairement la domination billet vert. Ils prévoient aussi que le yuan et l'euro perturberaient la domination du billet vert et que les trois réunis constitueraient un monde tripolaire de monnaies de réserve.

 

Quel serait l'impact de l'adhésion de l'Arabie saoudite aux BRICS?

L'adhésion de Riyad aux BRICS ne ferait qu'accélérer la transition en cours vers le yuan chinois en tant que monnaie de règlement. 

Si l'adhésion de Riyad au BRICS ne remettrait pas en cause la domination du billet vert à court terme, elle contribuerait certainement à l'internationalisation du yuan chinois. 

Pour mémoire, Pékin utilise déjà le yuan pour les paiements transfrontaliers, renforçant ainsi la position de sa devise.

Dans le même temps, Washington a enregistré une augmentation continue et significative de son déficit commercial. 

Et il y a plus, l'adhésion de l’Arabie saoudite aux BRICS pourrait être considérée comme une opportunité pour Pékin de renforcer sa position en tant que puissance économique alternative et de se débarrasser enfin de la dépendance au dollar américain.