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Politique - Société

L’IVG dans la Constitution de la Ve République, est-ce bien raisonnable ?

Le Dialogue

De fortes demandes, issues principalement des partis de gauche, veulent faire inscrire le droit à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution de la Ve République.

Beaucoup d‘élus de droite semblent réticents, mais il y a fort à craindre que la vague progressiste l’emporte… 

 

Il me paraît important de préciser que l’auteur de ces lignes ne fait pas partie de ces bataillons de militants contre l’IVG. La loi Veil a permis en effet, en légalisant la pratique, d’éviter les drames de la clandestinité. 

Je le sais d’autant mieux que j’ai été pendant plus de 15 ans, praticien, en responsabilité d’un service de régulation des naissances (IVG) d’un grand hôpital Parisien. 

 

La Constitution de la Ve République est adoptée le 28 septembre 1958, promulguée le 4 octobre 1958 et publiée le lendemain au Journal officiel. Elle précise dans ses grandes lignes, le fonctionnement de l’État, et donc, pour ce qui nous intéresse ici, elle vise en à garantir les droits fondamentaux des citoyens, sans qu’il soit nécessaire de dresser des inventaires qui n’en finiraient pas. Alors pourquoi diable inscrire spécifiquement ce droit à l’interruption volontaire de grossesse, qui de plus, est un acte médical ?

Dans cette démarche, je décèle trois phénomènes qui caractérisent nos politiques d’aujourd’hui : Immaturité, progressisme forcené, et probablement une tendance, déjà perceptible lors de la pandémie Covid, à s’accaparer le pouvoir médical.

 

Immaturité

 

Les grands principes ne font plus partie de la grammaire de nos jeunes dirigeants. Au mieux on les ignore, au pire on déconstruit. 

En fait on fait table rase de tout ce qui précède et on pratique ce que j’appelle « la culture de l’événement » : Un événement, une loi, un évènement une loi etc. On va d’ailleurs, souvent dans l’émotion, édicter des lois qui existent déjà. Cela peut même conduire aussi à instaurer des mesures qui se contredisent, dans une incohérence absolue. 

Il va sans dire que si l’on devait y inscrire tout ce qui, à un moment ou à un autre, sensibilise la Société Française, notre noble Constitution finirait par ressembler à un catalogue illisible et forcément incomplet. 

 

Progressisme : Consécration de la sexualité non reproductive

 

Rappelons tout d’abord que la finalité des rapports sexuels est la procréation. On parle de « sexuation ». Mais celle-ci comporte deux composantes : Une composante reproductive et une composante récréative.

Notre Culture Occidentale aujourd’hui se fait le « champion » de la sexualité récréative. Élevée au rang de « valeur ». Son Drapeau arc-en-ciel la célèbre dans ses formes les plus diverses : LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Trans.), et ses variantes « cis » « trans. » Etc.

Si l’on excepte les viols et les cas de détresse, le recours à l’IVG n’est rien d’autre que la promotion de la relation sexuelle récréative.  

En suivant l’actualité, il semble en outre, que l’éducation dite sexuelle que l’on entend délivrer aux tout petits, s’apparente davantage à l’éveil aux pratiques sexuelles et ses plaisirs, qu’à une information scientifique. Le projet de vaccination des petites filles contre les maladies sexuellement transmissibles, vise aussi à sexualiser les tout jeunes enfants. 

Une sorte de « défoulement » immature contre les anciens interdits et un défi affiché aux sociétés traditionnelles.

 

Un acte médical dans la Constitution  

 

C’est un « début, » mais après ? Au-delà de toutes ces considérations de fond, le principe d’inscrire un acte médical dans la Constitution me paraît déplacé, voire choquant.

Les politiques ont toujours été jaloux du pouvoir médical. Il leur échappe, et c’est tant mieux. Nous avons observé tout au long de la pandémie COVID, l’émergence d’une sorte de « Vérité d’État » contre laquelle, il était fort risqué de s’élever. D’éminents scientifiques en ont fait les frais.

Cette nouvelle incursion me paraît représenter un danger. Rappelons que l’IVG est quand même un acte visant à supprimer une vie. Une vie débutante qui dérange. Nous savons aussi que la « fin de vie » dérange aussi nos sociétés dites de loisirs. Alors, la suite ?

Attention : danger. 

 

 

Les avis exprimés dans cette tribune n’engagent que l’auteur et ne sauraient être considérés comme constituant une prise de position officielle du Dialogue