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Ukraine/Russie

Ce Jour ou Ukraine et Russie sont devenues ennemies

Illustration: (c)
Illustration: (c) Enrico Bertuccioli/Cartoon Movement

D’année en année, en Occident, les 24 février courent le risque d’être rappelés comme jour où l’Ukraine aura été envahie par la Russie qui, pour sa part, s’en tiendra aux termes d’opération spéciale. 

 

En réalité, le 24 février 2022 a été le jour où la tension entre Ukraine et Russie se sera radicalisée. 

 

Il sera le jour où des familles auront commencé à se déchirer avant de se désunir. Il sera ce jour où, aux treize mille victimes tombées dans le Donbass depuis 2014, auront commencé à s’en ajouter d’autres par centaines de milliers. 

 

Dans les chancelleries et dans les rédactions occidentales, le narratif de rigueur fixera et jusqu’à nouvel avis figera la Fédération de Russie dans son rôle de coupable et de responsable des hostilités. 

 

Alors que l’application des accords de Minsk I et II aurait ouvert une autre voie que celle d’un conflit d’ampleur, négliger l’échec de la diplomatie a toutes les chances de s’imposer si l’essentiel est de rendre fautive, « la Russie de Poutine ».

 

Certes, l’Occident ne se résume pas aux porte-voix qui, urbi et orbi vouent aux gémonies un pays si souvent résumé à son seul dirigeant alors que sa population avoisine les 144 millions d’habitants. Mais la place accordée à qui voudrait nuancer ce discours dominant est réduite à peau de chagrin.

 

Et quand existe la possibilité de livrer un autre éclairage que celui sensé illuminer les esprits, c’est souvent pour le disqualifier et le dénoncer comme provenant du Kremlin, avec toute la déconsidération convenue.

 

Alors oui, dans nos contrées, la liberté de s’exprimer demeure mais au prix du discrédit jeté sur toute parole qui s’écarte de la ligne suivie par les médias dits « mainstream ». Or ce sont eux qui façonnent l’opinion publique.

 

Et celle-ci, forte de ce qu’elle assimile, affirme. Que l’Ukraine est une démocratie et la Russie, une dictature. Que l’Ukraine est victime de l’agression russe. Le ton est ainsi donné. Pour combien de temps, l’avenir le dira.

 

Mais il sera de toutes façons trop long et ne ressuscitera plus les morts ni ne guérira les plaies ouvertes il y a dix ans déjà sur un champ de bataille fratricide.