Crise à Matignon : Sébastien Lecornu démissionne quelques heures après la formation de son gouvernement
Coup de théâtre à l’Élysée. À peine quelques heures après avoir présenté la composition de son premier gouvernement, Sébastien Lecornu a remis sa démission au président qui l’a immédiatement acceptée.
Le désormais ex-Premier ministre s’est rendu à l’Élysée tôt ce lundi 6 octobre, pour un entretien d’une heure avec le chef de l’État. La décision, selon plusieurs sources proches de la présidence, aurait été « inévitable » après l’effondrement du fragile « noyau commun » ayant servi de base à la coalition gouvernementale.
Un gouvernement de rupture… sans rupture
Moins d’un mois après sa nomination à Matignon, Lecornu avait dévoilé une équipe largement marquée par la continuité : onze ministres ont conservé leurs portefeuilles, malgré les promesses d’un « tournant » et d’une « pause politique ».
La formation de ce gouvernement, présentée dimanche soir, a aussitôt déclenché une vague de critiques venues de tous bords.
L’opposition a dénoncé un remaniement « cosmétique », incapable de répondre aux attentes d’un pays en crise. Mais c’est surtout au sein même de la majorité que la rupture s’est consommée.
La droite conservatrice en colère
Le parti Les Républicains (LR), pourtant partenaire du « noyau commun », a exprimé sa colère face à la marginalisation de ses membres.
Son président, Bruno Retailleau, reconduit au ministère de l’Intérieur, aurait, selon plusieurs témoins, exprimé sa « profonde désapprobation » quant au maintien de Bruno Le Maire à la Défense — un poste que la droite convoitait depuis des semaines.
Cette fracture interne a précipité la chute du Premier ministre, déjà affaibli par les désaccords sur la composition du gouvernement et la stratégie budgétaire à venir.
Un nouvel échec politique pour Macron
Cette nouvelle crise gouvernementale, la quatrième en deux ans, vient fragiliser un peu plus la présidence Macron.
Le chef de l’État, qui misait sur le profil consensuel de Lecornu pour apaiser les tensions entre la majorité et la droite, se retrouve désormais face à un vide politique à Matignon — et à la nécessité de nommer en urgence un nouveau Premier ministre.