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Invités d’honneur

24 février 2022 – 24 février 2023, un bien triste anniversaire…

Le Dialogue

Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) serre la main du président américain Joe Biden avant le sommet américano-russe à la Villa La Grange, à Genève, le 16 juin 2021. (Photo de Brendan Smialowski / AFP)

 

Le 24 février 2022, nos médias paraissaient découvrir le retour de la guerre en Europe, occultant le fait que le Donbass la subissait depuis huit ans déjà. Or voici qu’on revient sur cette annonce fracassante pour admettre que la guerre a bel et bien commencé en 2014. Mais ce retournement n’a de raison que de charger d’autant plus la Russie alors que ce qui a embrasé le Donbass est le vote d’une loi adoptée par 232 votants sur 334, qui abrogeait le russe comme deuxième langue officielle. Ce vote a été perçu par les régions russophones concernées comme une atteinte à leur droit mais on persiste à présenter l’Ukraine comme « démocratie » et la Russie comme dictature sanguinaire.

Quant à la diplomatie dont les derniers soubresauts furent la rencontre entre les Présidents Biden et Poutine à Genève, le 16 juin 2021 - soit il y a à peine plus d’un an et demi - on a découvert ce qu’il en était. Les garants des traités de Minsk I et II que devaient être l’Allemagne et la France ont reconnu en décembre 2022, par les déclarations d’Angela Merkel d’abord, de François Hollande ensuite, avoir simplement voulu gagner du temps pour laisser l’Ukraine renforcer son armée. Ce pays, exsangue, ravagé, l’Occident prétend maintenant l’aider alors que huit ans durant, sa soi-disante diplomatie a dupé les peuples et œuvré à une destruction massive de manière la plus cynique qui soit.

Dans les échanges de points de vue menés dans nos pays va-t-en guerre ou pas encore, il est devenu à peu près impossible de dialoguer sans se faire insulter si l’on ose se démarquer de la doxa officielle, le constat de l’obsession anti-russe est hélas flagrant. Nos médias multiplient les reportages, tables rondes et documentaires dénonçant « l’horreur ». Laquelle, au hasard ? Celles d’un pays dont on ne compte plus le nombre de spécialistes qui en traitent, je veux parler bien sûr de la Russie ou de « la Russie de Poutine » comme on préfère parfois la nommer.

Nombre de personnes commencent, toutefois, à ouvrir les yeux et à mesurer le haut degré de propagande auquel nous sommes soumis, journée faite. Demeure, bien sûr, la grande masse inféodée au matraquage officiel. Si convaincant qu’en son nom est agressé sans vergogne qui risque un autre regard. Si convaincant qu’en son nom se rompent des liens d’amitié. Voilà où nous en sommes de la confiance accordée, tant à « l’information » qu’à la « diplomatie ». À ce que nous ne nous comprenions plus les uns et les autres. À ce que des membres de familles déchirées entre deux pays autrefois frères, Ukraine et Russie, soient condamnés à, peut-être, ne plus jamais ni se parler ni se retrouver un jour ensemble.