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Qui sont les Frères musulmans ? Les origines nazifiantes de l’idéologie de Hassan Al-Banna, Saiyyd Qutb et Al-Hussein

Le Dialogue

Le Füher allemand Adolf Hitler et le Grand Mufti de Jérusalem Mohammad Amin Al-Husseini se rencontrent à Berlin, le 30 novembre 1941. Nationaliste palestinien et dirigeant musulman en Palestine et en Égypte, Al-Husseini fut l'un des instigateurs de la Grande Révolte arabe de 1936. En 1937, il se réfugie dans l’Allemagne nazie et participe au recrutement de musulmans pour la Waffen-SS. Le Grand Mufti a établi des contacts étroits avec les Bosniaques et les Albanais afin d'intégrer les musulmans bosniaques dans plusieurs divisions de la Waffen SS et d'autres unités. La plus importante était la 13e division Handschar, forte de 21 065 hommes, qui mena des opérations contre les partisans communistes dans les Balkans à partir de février 1944. Après la Seconde Guerre mondiale, Al-Husseini fut condamné par la Cour militaire suprême yougoslave à trois ans d'emprisonnement et à deux ans de privation de liberté. droits civiques en tant que criminel de guerre reconnu coupable. Il est décédé à Beyrouth, Liban en 1974. Photo : HO / AFP.

 

Par Alexandre Feigenbaum, président de Dhimmi Watch, l’Observatoire International de la Dhimmitude

https://dhimmi.watch/

Cet article commente – avec des remarques personnelles - l’ouvrage du grand écrivain allemand spécialiste des liens entre les Frères musulmans et les nazis, Matthias Küntzel[1] qui révèle avec moult détails la propagande radiophonique nazie radiodiffusée en langue arabe pendant la seconde guerre mondiale et son impact depuis 1945 sur l’islamisme contemporain, en particulier sur l’idéologie des Frères musulmans et des jihadistes qui s’en inspirent 

 

On doit en effet à Jeffrey Herf et à Matthias Küntzel d’avoir remis en lumière l’un des principaux initiateurs de l’islamisme politique moderne (ou islamisme radical des Frères musulmans) : Amin al-Husseini, idéologue palestinien radical, antisémite obsessionnel, qui a associé abusivement “l’idéologie nazie à sa lecture sélective du Coran, à des traditions islamiques interprétées dans son sens et au langage laïc de l’anticolonialisme.”[2] Dans son dernier ouvrage, Küntzel montre comment la propagande radiophonique nazie a enraciné l’approche de Husseini dans le monde arabe et comment cette idéologie diffusée depuis des décennies a gangréné aujourd’hui nombre de sociétés musulmanes. En effet, en France par exemple, ce sont des musulmans fanatiques abreuvés de ces idéologies radicales qui ont assassiné Sarah Halimi et Muriel Knoll non parce qu’elles étaient israéliennes ou sionistes, mais juste parce qu’elles étaient juives…

 

Les nazis musulmans fréristes et Adolphe Hitler

Pour Hitler, les Arabes étaient des non-Aryens, une race inférieure, des “demi-singes”, presque comme les Juifs ; il se méfiait d’eux et de l’islam. Mais Hitler s’était résolu à collaborer avec Amin Al Husseini (1895-1974), mufti de Jérusalem, pour fomenter dans le monde arabe une agitation contre les Alliés. Le 28 novembre 1941, lors d'une réunion à Berlin, Hitler lui accorda d’énormes moyens financiers, en vue de l’anéantissement de près d’un million de Juifs d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Mais il refusa de faire une déclaration publique qui aurait conforté le mufti en tant que leader nazi du monde arabe.

Herf et Küntzel nous révèlent aussi que le mouvement des Frères musulmans, qui prétend à une renaissance islamique contre l’emprise laïque occidentale, a été influencé par le national-socialisme, un régime païen, véritable incarnation du mal, très laïque, anti-monothéiste, et qui était donc à l’opposé de l’islam. Dès 1926, à Alexandrie, des nazis fournissaient de la littérature raciste aux Frères musulmans et organisaient des conférences sur ‘la question juive’. En 1939, les services britanniques mirent la main sur des documents montrant que l’Ambassade d’Allemagne en Égypte avait accordé aux Frères un soutien considérable. Des officiels nazis discutaient directement avec Hassan el Banna, fondateur du mouvement.[3] Dans son Épître aux jeunes, Al Banna mentionne d’ailleurs son admiration pour “le Reich allemand”. Les Frères musulmans atteignirent ainsi 200.000 membres en 1938. 

 

Islamisme frériste et nazisme

Pour les nazis allemands, les Juifs, tous les Juifs du monde, étaient ennemis de l’Allemagne et auraient comploté pour exploiter et exterminer le peuple allemand. On sait qu’en réalité, ce sont les nazis allemands qui ont organisé une épouvantable extermination industrielle des Juifs. En août 1937, un “pamphlet pseudo-religieux de 31 pages” intitulé « Islam et Judaïsme », paraissait au Caire. Husseini en est l’auteur présumé. Selon ce livre, les Juifs, pas seulement ceux de Palestine, tous les Juifs du monde, les Juifs de tous les temps, seraient ennemis de l’islam et comploteraient contre les Musulmans. Ce document présentait une nouvelle forme de haine islamique des Juifs directement influencée par l’idéologie nazie. Selon ‘Islam et Judaïsme’, Mohamed lui-même aurait été la cible du complot juif. Al-Husseini, proche de Al-Banna nommé par lui chef des Frères musulmans en Palestine, explique que :"Quiconque croit que si le problème palestinien est résolu ou si les Juifs sont vaincus dans ce conflit, tout ira bien, se trompe… Même alors, rien ne changera en ce qui concerne leur hostilité à l'égard de l'Islam et des Arabes… « Tout musulman sait que l'animosité juive envers les Arabes remonte à l'aube de l'islam » ”(Islam et Judaïsme[4])Les Juifs ont déclenché cette guerre dans l’intérêt du sionisme. Les Juifs sont responsables du sang versé. Le monde ne sera jamais en paix tant que la race juive ne sera pas exterminée. (la Voix des Arabes libres, 1943, voir Note 30)

Les Juifs n’étaient donc plus des dhimmis, qu’il faut soumettre et humilier : pour les nazis arabes comme Husseini, il s’agit de les exterminer : « Les Juifs répandent leur venin dans les pays islamiques pour leurs ambitions et ces derniers temps ces ambitions sont claires en Palestine, la Terre Sainte, dont ils veulent faire un centre pour l'extension de leur domination. » (23 décembre 1942). « Mahomet a chassé les Juifs de la terre arabe et ordonné aux musulmans de se battre jusqu'à leur extinction ».[5]

Il est important de préciser que l’approche islamo-nazie de Al-Husseini et des Frères musulmans, loin d’être fidèle à la vision que l’islam a des Juifs, va totalement à l’encontre de la tradition islamique : par définition, les dhimmis (Ahl al-Dhimma) avaient le droit de vivre. Il n’a jamais été question d’extermination. Pendant 14 siècles, selon les règles mises en place par des légistes musulmans et les Califats, dans les pays conquis par le jihad, les Chrétiens et les Juifs, devaient se plier aux conditions de la dhimmitude : ils étaient soumis, exploités, humiliés, discriminés, parfois réduits en esclavage. Mais ils avaient le droit de vivre, voire de vivre leur foi. Le prophète lui-même, puis, à sa suite, Omar et les califes suivants, ont toujours traité les Juifs selon les mêmes critères que les chrétiens. Malheureusement, c’est l’approche de Husseini qui a été transmise aux islamistes d’aujourd’hui, grâce au martèlement de la propagande nazie, par la radio, avec l’aide des Frères musulmans du monde entier.

 

Radio Zeesen, la radio nazie allemande en arabe 

Matthias Küntzel a étudié la propagande diffusée par Radio Zeesen, la radio nazie adressée au monde arabe. Küntzel et Herf ont retrouvé des scénarios de programmes et les transcriptions d’émissions de Radio Zeesen dans les Archives Fédérales Allemandes et dans les Archives Nationales des États-Unis. Zeesen est un village à 40 km au sud de Berlin : « L'immense complexe radiophonique à ondes courtes de Zeesen était la machine de propagande la plus grande et la plus puissante du monde »[6] « la ‘Zone Orient’ avait reçu une “priorité absolue”. Elle diffusait vers les Arabes, les Turcs, les Perses et les Indiens et employait environ 80 personnes »C’est un collaborateur du grand mufti de Jerusalem Al-Hussein, Said Imam qui, fin 1937, incita les nazis allemands à créer leur propre radio en langue arabe. Après l'arrivée de Husseini à Berlin en novembre 1941 auprès d’Hitler, le ton des programmes s’est radicalisé, notamment en matière d'antisémitisme. Au Moyen-Orient, des récepteurs étaient installés dans les cafés, sur les places, permettant à des foules attentives d’écouter. Les thèmes de propagande de Husseini ont été répétés par Radio Zeesen pendant 6 ans, de 1939 à 1945, pendant 2000 jours et 6000 heures. Ils étaient adaptés pour un public illettré à plus de 70 %. Voir note 6. Selon l’attaché culturel de l’Ambassade d’Allemagne en Iran (10/1/1942), « nous ne serions pas allés bien loin avec l’antisémitisme conventionnel. La religion était vraiment le véhicule approprié en Iran. » A Téhéran, des croix gammées étaient peintes sur les murs. Les propagandistes dépeignaient Hitler en descendant du Prophète. Et effectivement, après la guerre, alors qu’en Europe, les nazis se cachaient, ils étaient au contraire fêtés dans le monde arabe. En 2020, en France, Abdelghani Merah, le frère de l’assassin terroriste franco-algérien de Toulouse qui massacra des enfants juifs dans un centre scolaire, racontait que les amis de la famille regrettaient “qu’il n’ait pas tué plus d’enfants juifs !” C’est donc la théorie du livre du frériste Al-Husseini, « Islam et judaïsme », qui, encore aujourd’hui, imprègne des musulmans fréristes ou terroristes radicalisés par cette théorie hérétique qui a donné une image déformée et radicalisée de l’islam. 

 

Et ensuite ?

On aurait pu espérer qu’après la découverte des camps d’extermination, l’idéologie nazie disparaîtrait. Il n’en a rien été. Au contraire, Husseini lui a offert un nouvel espace dans le monde arabe, accueillant en Égypte et en Syrie des milliers de nazis allemands en fuite. Le nazisme a été vaincu militairement en Europe, mais son idéologie prospère dans certains pays arabes et en Iran chiite. Déjà en 1947, pendant la session spéciale des Nations Unies sur la Palestine, on retrouvait des thèmes de Radio Zeesen : le représentant syrien, Faris al-Khouri accusait les Juifs de mener une “politique d'extermination”.

Aujourd’hui, ces thèmes sont intégrés à des chartes d’organisations islamiques, à des propos de leaders islamiques, sur la télévision pro-Frères musulmans du Qatar Al Jazeera ou celle du Hezbollah libanais pro-iranien Al Manar : citons en vrac Sayyd Qutb, le Hamas, le Hezbollah, l’Ayatollah Khomeini, Al Qaïda, Oussama Ben Laden, ou même l’État Islamique … Le 30 janvier 2009, le célèbre télé-imam frériste d’Al Jazeera, Youssef Qaradawi, le soi-disant promoteur de “l’islam du juste milieu” qui a fanatisé des millions de musulmans du monde arabe, turc ou européen, avec les théories des Frères musulmans, reprenait très clairement le projet islamiste de génocide des Nazis : « Tout au long de l'histoire, Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les punissaient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler.… C'est un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par les mains des croyants. » [7] C’est ainsi que les chaînes satellitaires fréristes ou chiites pro-iraniennes que nous avons citées entretiennent l’image du complot juif international. Ainsi, ‘Ash Shatat’ diffusée par la TV du Hezbollah, Al Manar : on y montre en gros plans des Juifs égorgeant un enfant chrétien pour récupérer son sang. Grâce à de tels ‘intellectuels’, et de tels médias, dès leur plus jeune âge, les musulmans sont embrigadés avec l’idéologie islamiste extrémiste et nazie par la presse, l’éducation, les médias, les émissions de TV. 

 

Une idéologie rentable, mais pas pour tout le monde

En adoptant ces thèmes de la propagande islamique nazie, les Frères musulmans sont sans doute les seuls, avec l’imam Al-Husseini et les organisations de sa mouvance frériste, à avoir profité des généreux financements de l’Allemagne nazie, mais aussi, plus récemment, des Nations Unies, grâce à des mécanismes que Husseini a encouragés.  Husseini lui-même a raté tous se projets : son coup d’état en Irak en 1941, sa guerre de ‘libération’ de la Palestine en 1948… Mais il a réussi une chose : propager sa haine paranoïaque des Juifs, son nazisme islamisé. Cette idéologie a eu des conséquences catastrophiques dans le monde arabe : défaites militaires, difficultés économiques, misère, détournement des ressources pour “la lutte contre le sionisme”, corruption. Des milliers de jeunes, juifs, chrétiens, musulmans sont morts à cause de sa propagande frériste, auteurs ou victimes de terrorisme. Le grand développement du Moyen Orient qui aurait pu résulter d’une collaboration entre musulmans, chrétiens et Juifs, est bloqué par “le conflit”. C’est à Husseini et à ceux qui l’ont suivi que les Palestiniens doivent leur situation actuelle. 

 

En Europe aussi

Les discours islamistes sont relayés en Europe par les prédicateurs et par des diplomates arabes, comme l’idéologue extrémiste frère-musulman marocain, Hassan Iquioussen, proche de la famille de Tarik Ramadan et de al-Qardaoui, condamné pour extrémisme et expulsé de France il y a deux ans. Dans la culture populaire en Europe, l'islamisation de thèmes de certains morceaux de musique rap contribue à diffuser chez les jeunes musulmans mal formés des idées comme la suprématie de l'islam, l'antisémitisme, l'indigénisme anti-occidental et anti-français...[8] Au 21ème siècle, des thèmes de Radio Zeesen sont scandés dans les rues de Paris et de Berlin. Etonnemment, l’extrême-gauche qui se dit pourtant « anti-fasciste » mais qui est alliée aux Frères musulmans depuis des décennies en Europe, semble perméable aux narratifs islamistes pro-nazis. 

 

Et maintenant, que faire ? Comment lutter ?

La violence de l’islamisme frériste imbibée d’influences et références nazies depuis Radio Zeesen et le grand Mufti Al-Hussein, a entraîné un accroissement de violence : aujourd’hui, en Afrique, des millions de chrétiens et de musulmans modérés subissent les violences jihadistes. Il y a urgence à réagir. La plupart des Etats qui luttent contre l’islamisme le font par des mesures policières. Nasser a pendu des Frères musulmans. L’Europe emprisonne des islamistes, tente de les expulser. Le Président égyptien Al-Sissi a entrepris une lutte courageuse contre les fanatiques Frères musulmans égyptiens.

Mais il faut aussi combattre l’idéologie elle-même, la dénoncer, proposer une alternative. Après la neutralisation des propagandistes, il faut disqualifier les prédicateurs, disait Alexandre Delvalle.[9] Les travaux de Herf et de Küntzel donnent les moyens de démasquer ceux qui se cachent derrière la propagande islamiste. Mais les médias sont encore timorés pour reprendre ce thème. Depuis plusieurs années, des associations, des intellectuels ont demandé aux représentants actuels de l’islam de France de prendre des mesures contre ce racisme “ afin qu'aucun croyant ne puisse s'appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime”. 

 

Voici quatre propositions qui peuvent être mises en place en Europe et en France tout particulièrement :

Les livres d’histoire relateront la relation du monde arabe avec le nazisme, telle qu’évoquée par Küntzel. Il sera alors plus difficile ensuite à des imams malveillants d’embrigader les jeunes au sujet de la shoah ou de l’Occident. 

La classe politique indiquera aux responsables musulmans qu’elle refuse l’islamisme fréro-salafiste et radical et leur demandera de se désolidariser de cette idéologie. 

L’État choisira comme interlocuteurs des imams laïques modérés et respectueux de la République, qui rompent clairement avec l’idéologie islamiste. Il cessera tout financement d’organisations ayant des positions confuses ou ambigües sur les génocides juif et arménien. Concernant les non-musulmans, on pourra prendre exemple sur le Concile Vatican II, qui a réinterprété les relations entre juifs et catholiques sans changer la formulation biblique.

L’état encouragera les musulmans qui proposent des interprétations ouvertes de l’islam sur les femmes, le voilement, les apostats… 

Cette attitude ferme, mais ouverte devrait aider les musulmans à se rendre compte du délire et de l’impasse dans lequel les islamistes frères musulmans, à la suite de Al-Husseini et de Al-Banna, la matrice du radicalisme, tentent de les enfermer. Ce sera l’occasion d’une refondation des relations entre musulmans et non-musulmans, et de remettre en cause les principes de la dhimmitude, afin de restaurer la liberté de conscience. L’auteur remercie Claire Brière Blanchet pour ses commentaires précieux.


 


[1] Matthias Küntzel, 2023: ‘Nazis, Islamic Antisemitism and the Middle East: The 1948 Arab War against Israel and the Aftershocks of World War II, Routledge 2023.

[2] Jeffrey Herf (2016), article cité, p. 123 : « En fait, l’une des contributions caractéristiques de Husseini à la diffusion de l’antisémitisme européen dans les sociétés arabes et islamiques réside dans sa capacité à associer l’idéologie nazie, sa lecture sélective du Coran et des traditions islamiques et le langage laïc de l’anticolonialisme. »

[3] Matthias Küntzel, 2023 : ouvrage cité, chapitre ‘Berlin steps in’, ‘Note on German Suspects – Egypt’

[4] Matthias Küntzel, 2023, ouvrage cité, chapitre ‘Islam and Judaism’

[5] Matthias Küntzel, ouvrage cité, chapitre ‘Jew-Hatred by Radio’

[6] Matthias Küntzel, 2023 : ouvrage cité, chapitre ‘1939-1945 : Goebbels in Arabic’

[7] Ian Hamael : Les éditions pirates de "Mein Kampf" foisonnent dans le monde musulman, Le Point, 11/1/2016 https://www.lepoint.fr/monde/les-editions-pirates-de-mein-kampf-foisonnent-dans-le-monde-musulman-11-01-2016-2008725_24.php 

[8] Florence Bergeaud-Blackler, 2023 : Le Frérisme et ses réseaux’, p. 234. Odile Jacob. Édition du Kindle

[9] Alexandre Delvalle 2016 : ‘Daesh et la stratégie de la sidération’, Revue des Deux Mondes, janvier 2016