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Économie - Énergie

Les leçons de la Cop 27 de Charm al-Cheikh : créons un « Conseil de Sécurité environnementale de l’ONU » !

Le Dialogue

Les dirigeants mondiaux participants se tiennent debout pour une photo de groupe commémorative avant leur sommet lors de la conférence sur le climat COP27, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, le 7 novembre 2022. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)

 

La nature est le bien le plus précieux que l'humanité possède et, pourtant, l'homme fait tout pour causer et produire des dommages à l'environnement et donc à la nature… Un monde plus vert et plus écologique serait donc une ressource universelle partagée, mais comme l'espèce humaine a créé l'ONU après deux guerres mondiales, elle ne prendra de décisions concrètes sur le climat que lorsqu'il sera trop tard.

Malgré la proverbiale sagesse orientale, la position de la Chine lors du récent sommet de Charm El-Cheikh en Égypte sur le changement climatique - COP 27 -, était imprudente. La Chine, et pas seulement elle bien sûr, s'oppose à la création d'un fonds de dotation mondial en faveur des populations et des nations lésées par le changement climatique, fonds qui a ensuite été, en dernière instance, aventureusement approuvé, grâce à la détermination obstinée des États membres de l'Union européenne et à l'initiative du Vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. Toutefois, le sommet ne s'est avéré qu'en partie constructif, à l’instar de celui de Paris il y a quelques années. En réalité, le principal problème de la réduction de la pollution et de la détérioration du climat en peu de temps n'a pas du tout été résolu. Qu'il suffise de dire que des nations comme la Chine, l'Inde, l'Australie, continuent  - sans se laisser décourager ! -  dans la voie de l'utilisation d’énergies très polluantes comme le charbon ou du retour obligatoire et pro tempore au charbon en Europe elle-même sur fond d’urgence énergétique et de crise ukrainienne à l’échelle de toute l’Europe.

Cependant, toutes les nations semblent bel et bien pleinement conscientes des avantages des énergies propres et renouvelables et des énergies alternatives face au changement climatique. Je réside par exemple pour ma part dans cette même Ukraine au centre des défis énergétique et déchirée par la guerre où, malgré tout, de nombreuses éoliennes sont utilisées quotidiennement et efficacement pour créer de l'énergie et où les dommages de guerre sont réparés en utilisant des centrales électriques non polluantes. Or Ceci se déroule dans le contexte militaro-énergétique hautement sismique de Zaphorizja qui abrite la plus grande centrale nucléaire en Europe, en risque constant d'explosion, comme le dénonce la réalisatrice Aiea Grossi.

Mais le changement climatique est aussi synonyme de tsunamis et d'ouragans tropicaux altérés, de cyclones et de pluies torrentielles, bien au-delà des conditions climatiques normales. Des problèmes qui concernent des pays du monde entier et auxquels a vocation a être dédiée la subvention globale aux pays lésés et les plus pauvres qui avait été programmé par les organisateurs du sommet de la Cop 27 en Egypte en novembre 2022 dernier.

En même temps, la nature est en crise à cause des erreurs humaines et des spéculations de trop nombreux pays, y compris en Amérique du Sud, notamment au Brésil, où, en symétrie involontaire avec le recul des glaces au pôle, le territoire de l'Amazonie se réduit progressivement, alors qu’il est à l’échelle planétaire un lieu essentiel et même vital pour l'équilibre de la biosphère planétaire peuplée d'humains… Dans son essai sur la biodiversité, Edward Wilson, avait déjà mis en garde, avec l'anthropologue Desmond Morris, contre les problèmes gravissimes et les conséquences découlant des tendances autodestructrices et polluantes de l'espèce humaine en tant que genre. Ensuite, il y a le problème des mers, de plus en plus polluées, où le plastique prend la place des éléments naturels. Ceci nous conduit au dilemme de l'extinction progressive de trop d'espèces animales, y compris maritimes, et pas seulement les légendaires pandas... La nature abrite l'espèce humaine et pour cette raison même, les humains devraient avoir ce respect pour les plantes, les arbres, les animaux, les mers, les fleuves, le climat, ce qui signifie également qu’il est nécessaire d’améliorer la qualité de la vie humaine sur la planète et dans le cosmos.

 

L’Egypte, pays central de la transition énergétique et épicentre géopolitique majeur dont la stabilité est l’intérêt de l’Occident et du monde

Le sommet mondial COP 27 qui s’est déroulé à Charm al-Sheikh, n’a pas eu lieu par hasard en Egypte, épicentre de l'équilibre géopolitique moyen-oriental et africain et pays arabe le plus peuplé et l’un des plus en avance concernant la sensibilité écologique. Rappelons tout d’abord que le pays des Pharaon et de Nasser a le record de panneaux solaires en usage et qui sont précisément fabriqués en coopération avec un pays Européen, l'Allemagne, notamment. Le soleil, qui inspirait déjà les cultes solaires chez les anciens Égyptiens et était au centre de la mystique pharaonique, est encore aujourd'hui la ressource naturelle la plus importante dont dispose l'Égypte. En effet, la nation égyptienne produit et exporte de l'énergie solaire propre de haute qualité, et elle pourrait d’ailleurs même soutenir l'Europe en période de grave crise énergétique comme celle que nous traversons actuellement. L'énergie solaire et les énergies alternatives propres méritent encore plus de place dans le développement économique et technologique de l'Égypte. Le modèle égyptien de développement environnemental a de ce fait été proposé à Charm El-Cheikh. 

L’Opposition entre l’Occident et le reste du monde, y compris en matière climato-écologique et énergétique

Le sommet de la COP 27a mis une fois de plus en avant l’opposition directe - désormais habituelle mais difficile à résoudre  - entre pays pollueurs et pays écologiques. On peut en effet diviser le monde en trois catégories socio-anthropologiques à cet égard :

-les pays polluants incapables de dépasser leurs limites structurelles, comme la Chine, l'Australie, le Brésil, l'Afrique du Sud.

- les pays qui ont une politique environnementale mais qui sont systématiquement neutres sur le sujet des ressources écologiques, comme l'Italie ou les Etats-Unis, l'Espagne.

- les pays écologiques par excellence et par définition comme les nations scandinaves, l'Allemagne, Etat où le mouvement écologiste est en pleine expansion ; ou encore la Hollande, le pays du vélo qui remplace de la voiture.

- ensuite, il y a des pays qui expérimentent des solutions écologiques de pointe, comme le Danemark, la Hollande et la Norvège.

Une nouvelle ère

Nous sommes dans une phase de transition du monde industriel basée sur le charbon vers celle fondée sur le renouvelable, ou encore du monde basé sur le pétrole, problème majeur actuel, vers celui fondé sur l’énergie du futur par excellence qu’est l'hydrogène et des voitures électriques. Par ailleurs, la découverte récente, à Baltimore, de l'énergie nucléaire de fusion chaude est un autre élément positif dans cette direction. 

En guise de conclusion : pour la création d’un « Conseil de Sécurité environnementale de l’ONU »

Le monde a connu jusqu’à maintenant une réelle prise de conscience qui s’est matérialisée, au niveau multilatéral mondial, par une série de sommets écologiques, désormais habituels, les différences « COP », Paris étant le plus important et le plus réussi de ces dernières décennies, mais il n'y a toutefois toujours pas de « Conseil de sécurité environnementale de l'ONU », comme l’auraient souhaité une actrice fondamentale de l’écologie intelligente et ex-Ministre française Corinne Lepage et son mari Christian Huglo, lesquels ont créé la « Déclaration universelle des droits de l’Humanité » pour le Climat ». Or, en période de tsunamis, d'inondations, de précipitations record, de tremblements de terre et de raz-de-marée, de changement climatique, la création d'un mécanisme de sauvegarde universel piloté par l'ONU sur le climat apparaît non plus comme une option mais comme une nécessité urgente dans le cadre d’une réponse globale, mondiale, qui ne peut être que multilatérale.