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Ukraine/Russie

Le “chef” Prigojine cuisinerait-il avec Poutine un jeu de hasard sur les deux menaces nucléaires : la militaire et la civile ?

Le Dialogue

Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko à Sotchi le 26 septembre 2022. Photo : Gavriil GRIGOROV / SPUTNIK / AFP.

 

Ces derniers jours ont été difficiles pour la Russie. L’actualité occidentale a amplement commenté la soi-disant tentative de coup d’État avortée tentée par le chef de Wagner,  Prigojine, qui, après avoir été “pardonné”, s’est exilé en Biélorussie en vertu d’une négociation parrainée par le président de Biélorussie Loukachenko. Mais le plus grave n’est pas là, car le risque de catastrophe nucléaire militaire ou “civile” dans le cadre du conflit ukrainien, voire de guerre mondiale, n’a jamais été aussi grand…

 

Qui sera le nouveau leader russe en 2024 ?

Peut-être que Vladimir Poutine lui-même, ou son alter ego Patrouchev - secrétaire général du Conseil national de Sécurité russe – ont déja préparé les conditions de l’avènement du successeur au trône républicain du Kremlin. Paradoxalement, c'est justement cette même armée russe - qui a été tant vilipendée pour ses erreurs en Ukraine - qui semble jouer un rôle décisif aujourd’hui. Rappelons que le jour du putsch raté tenté par  Prigojine, la moitié de l'armée était avec Poutine (et donc le ministre de la Défense Shojgou) et l’autre moitié avec le patron de Wagner. D’évidence, ce moment historique a rappelé pour la Russie la nécessité d'un changement qui devra arriver tôt ou tard à travers la nécessité d’un nouveau leader. Par conséquent, il nous appartient d’identifier qui sont les successeurs potentiels, parmi les candidats de l'ombre pour l’après Poutine. 

Dans l’ordre, nous identifions :

  1. Vladimir Medinsky, né à Smila (Chernizy), en Ukraine, premier assistant de Poutine et homme de négociation avec l'Ukraine.
  2. Prigozhin luì-même, malgré tout, tant qu’il aspire à être l’antagoniste électoral de Poutine.
  3. Le général Sergej Surovikin, membre de l'établissement militaire russe.
  4. L'auto-candidat Medvedev, homme présent dans toutes les configutations du pouvoir en Russie. 
  5. Le roi des oligarques, Abramovich, qui s'est taillé un rôle de médiateur international
  6. …celui que l'on peut appeler “l'homme de l'ombre”: un nom gardé secret, peut-être Patrushev lui-même, ou bien un autre homme très proche de Poutine.
  7. Et Last but not least, Navalny lui-même, l’opposant farouche au maître du Kremlin actuel, qui, en cas de chaos, pourrait se révéler être l'équivalent de Mandela en Russie.

Le mois de juin 2023 à Moscou donc fortement ressemblé à août 1991, la veille du changement de régime. Parallèlement, la menace politique d'un coup d'Etat en Russie est arrivée le même mois qu'une autre menace qui fait très peur à l'Europe et qui est un défi direct pour l’OTAN : à la mi-juin, les ogives nucléaire tactiques russe sont arrivées en Bielorussie. Stoltenberg lui-même, le secrétaire général de l'OTAN, d’ailleurs en passe d'être reconfirmé, après la marche de  Prigojine vers Moscou, affirme certes que la menace nucléaire est loin. Toutefois, un coup de téléphone de Poutine à Loukachenko suffirait à déclencher l'attaque nucléaire, du moins tactique. C’est d’ailleurs le sens de ce qu’a déclaré Loukachenko dans sa déclaration au début de ce mois-ci. Une situation objectivement risquée… Mais quels sont les risques concrets pour l’Europe ?

 

La nouvelle initiative de Poutine visant à livrer rapidement une division d'ogives nucléaires tactiques à Brest, en Biélorussie.

Ruse de l’Histoire, ce sont des Iskander M19, en pratique destinés à l'Europe, à l'Ukraine à 200 km de Varsovie et à 300 km de Lviv, qui retournent dans les mains du Bélarus qui y avait renoncé et avait restitué à la Russie son arsenal nucléaire après la dislocation de l’URSS. 

 

Le thème tabou qu'aucune analyse occidentale n'évalue sérieusement…

Personne en Occident ne parle des conséquences de la menace nucléaire tactique russe depuis la Biélorussie. Rappelons que l'endroit où se trouvent les missiles Iskander et les ogives nucléaires en question est un Oblast situé dans l'ouest de la Biélorussie, tout près des frontières polonaise et ukrainienne. Certes, la portée maximale des Iskanders est de 400 km, donc les Russes, concrètement, ne peuvent frapper que depuis la région de Brest, située à environ 200 km de Varsovie, et à 300 km de Lviv. Il s’agit donc là d’une menace ciblée et très précise pour la Pologne et l’Ukraine, mais qui se traduit aussi par une menace réelle pour l'OTAN et pour la zone antirusse la plus européanisée d'Ukraine.

 

Qu’est-ce que les missiles Iskander

Les missiles Iskander sont des missiles tactiques balistiques hypersoniques à courte portée (SRBM), d'une portée maximale de 400 km. Conçus par l'industrie KBM Kolomna, ils sont entrés en service en 2006 et ont été testés dans l'éphémère guerre russe-géorgienne en 2008. Leur vitesse maximale est de 5.9 Mac et ils disposent d'un système radar, relativement récent, mais ce ne sont pas les missiles russes les plus performants.

 

Le précédent historique : l'URSS avait déployé 6000 ogives nucléaires rien qu'en Ukraine jusqu’en 1991.

Paradoxalement, jusqu'au milieu des années 1990, la menace pour l'OTAN venait de l'Ukraine, qui abritait une grande partie du vaste arsenal nucléaire soviétique, environ 6000 ogives nucléaires se trouvaient sur le territoire ukrainien en Europe.

Pendant de nombreuses années, nous vivions sous l’épée de Damoclès de la menace du “The day after” et des conséquences possibles d’un apocalypse atomique et nucléaire situé en Ukraine. Les Russes l'avaient même prédit : en cas de guerre avec l’Otan ou avec les États-Unis, une réponse ou une frappe préventive avec des moyens de dissuasion nucléaire depuis le territoire ukrainien consisterait en une menace nucléaire directe à la fois pour l'Europe, avec des missiles stratégiques et pour les États-Unis, avec des missiles intercontinentaux balistiques. Il s’agissait alors du soi-disant rideau de l’équilibre de la terreur.

 

La situation d'aujourd'hui 

Aujourd'hui, après l'échange de protocoles d'accord entre le ministre russe de la défense et son homologue biélorusse, et après une série de réunions convulsives er controversées entre Poutine et Loukachenko, les dés sont jetés : les arrangements de guerre et le stockage d'armes nucléaires, initialement prévus pour juillet, ont été finalisés après avoir été anticipés. Entre mai et mi-juin, les premières ogives nucléaires sont arrivées en Biélorussie, et l’on sait que le stockage global sera achevé au cours de cette année, toujours est-il que le 7 juillet prochain, les éventuelles armes nucléaires russes seront d’ores et déjà opérationnelles.

Les techniciens militaires russes ont terminé la formation des Biélorusses à l'utilisation du lancement des missiles à tête nucléaire, ceci afin d’être capables d’agir à l’avenir même sans la présence du personnel russe expert en armes nucléaires. Rappelons ainsi qu’en mai 2022, des porte-Iskander d'ogives nucléaires avaient déployés dans l'ouest de la Biélorussie, à la frontière avec la Pologne, processus achevé immédiatement après le début du conflit, donc bien avant la phase actuelle

 

Nouveaux développements de la dissuasion nucléaire en Biélorussie.

On parle beaucoup ces temps-ci - parmi les experts - d'une hypothèse encore plus surréaliste selon laquelle Prigozhyn pourrait saisir les installations de stockage nucléaire russes en Biélorussie. Une hypothèse tirée d'un film de James Bond, mais qui ne peut être exclue compte tenu du manque  de scrupules de Prigozhyn.  Le sens d'une telle opération serait de faire chanter à la fois Poutine et les Occidentaux. Toutefois, qu’il soit clair ici que les menaces ne viennent pas que de Prigozhyn… Rappelons par exemple que, dans une déclaration prononcée au début du mois de juin 2023, le ministre de la défense russe Shojgou a annoncé un déploiement des missiles et a fait allusion aux “nouvelles mesures militaires techniques à adopter dans la poursuite de l'opération spéciale en Ukraine”, dite “opération Z” des Russes. Ce lexique et ces mots ont déjà été entendus en février 2022 lorsque le Kremlin annonçait le début de la guerre. Précisons tout de même que les missiles Iskander, bien qu'ils n'aient pas la capacité des Kinzhal ou Kalibr, n’en sont pas moins une arme tout sauf indifférente… Il s’agit en effet de missiles  porteurs de têtes nucléaires tactiques non ballistiques. Concrètement, cela veut dire que la menace viserait explicitement la Pologne, donc l'OTAN et l'Europe, puis bien sûr l'Ukraine. On n’est de ce fait non plus dans le cadre de l'ancien “équilibre de la terreur”, comme au temps de la guerre froide, mais cette fois plutôt d’un défi direct… 

 

 Le jeu de hasard sur le nucléaire : bluff ou menace réelle ?

Dans la pratique, une fois de plus, Vladimir Poutine, ici avec sa ‘carte Loukachenko’, semble jouer avec l’histoire et la guerre… Avec tout le respect dû à l'architecture de la sécurité européenne, lorsque Loukachenko a parlé il y a quelques semaines seulement d’un “scénario d'explosions nucléaires” à l'horizon proche, cela signifie que la question qui se pose à nous maintenant ne porte plus sur le fait de savoir si l’on va ou non vers  la “troisiéme guerre mondiale”, mais sur le risque d’utilisation ou d'abus des armes nucléaires.

Certes, que les États-Unis et le Institute of Study of War considèrent toujours l'utilisation d'armes nucléaires comme peu probable, mais ce sont les mêmes États-Unis qui avaient été choqués et sidérés, il a un siècle, par l'attaque japonaise sur Pearl Harbor. Or les mêmes  débats resurgissent aujourd’hui qui risquent de transformer l'Ukraine en un nouvel Afghanistan et de laisser à l'Europe un destin de guerre de destruction aux termes de calculs isolationnistes inspirés de la doctrine Monroe, vision du président américain historique Monroe qui, en 1800, fondait l'isolement géopolitique de l'Amérique du Nord sur la distance océanique séparant l'Europe au Continent américain. Encore aujourd’hui, pour certains stratèges américains, la destruction et l'invasion de l'Europe seraient d’une certaine manière des dommages collatéraux anodins pour l'Amérique. Ironiquement et parallèlement, on constate que la théorie se géopolitique du Heartland, qui date du début des années 1900, et qui prévoyait un encerclement progressif de la Russie par l'Occident pour endiguer son expansion vers l'ouest, est en train d’être à nouveau mise en œuvre…

 

Le prélude à la crise actuelle, selon les mots de Poutine à Davos en 2007

Lors de son célèbre discours de Davos, Vladimir Poutine avait averti l’Occident sur le risque de confrontation globale Occident-Russie. Depuis 20 ans, nous sommes face à un défi à la fois économique et pas seulement militaire : un défi commun à quatre économies industrielles avancées, et qui voit s’affronter les zones Euro, Dollar, Rmbi et Rouble, dans le cadre de laquelle la guerre chaude en cours en Ukraine n’est qu’une partie de la vaste guerre froide devenue inévitable depuis les années 2000 comme l’avait annoncé de façon menaçante Poutine au forum de Davos. L'implication militaire progressive des parties prenantes à ce conflit multiforme est depuis lors croissante : Russes et alliés d’un côté, Américains et Européens de l’autre, une situation prévue dans les propres mots de Poutine de 2007 : “faire glisser lentement le monde dans la guerre mondiale”…. 

Le dédollarisation et la mondialisation alternative, basée sur le multilatéralisme proposé par les BRICS et donc les Chinois et pas seulement leurs alliés russes, fait ainsi entrer en collision économique et financière deux zones qui s’entrechoquent aussi militairement de façon interposée  dans de nouveaux  massacres inutiles" en Ukraine, pour reprendre les paroles historiques du Pape Benoit XV. Le jeu de hasard de M. Poutine apparaît à ce stade assez clair, comme un prélude à un affrontement militaire symétrique ou asymétrique, dans lequel l'utilisation des armes atomiques tactiques est une option possible.

 

L’instrumentalisation du Diktat de Poutine et de Medvedev de la “défense nucléaire du territoire russe”

Nous rappelons à cet égard que la constitution russe évoque clairement la possibilité d’utiliser les armes de destruction de masse si “la sécurité et l'intégrité de la Russie sont remises en cause”, et cela nous ramène aux allusions à la guerre nucléaire faites à plusieurs reprises (sur les missiles Sarmat par exemple) par l’ex-président russe Medvedev et par le Président Poutine, ceci alors même que dans le camp d’en face, il demeure une forte opposition à l'utilisation du nucléaire tactique. Il existait déjà des craintes sur la possible utilisation d'armes tactiques pour la défense russe de la Crimée face à de possibles attaques nucléaires, mais ces derniers mois, la situation est encore pire, puisque les missiles Iskander à tête nucléaire, déjà prépositionnés en Biélorussie, s'ils étaient lancés, pourraient déclencher une réaction en chaîne militaire, notamment si l’un d’entre eux frappait la Pologne ou Lviv, ou même d'autres régions ukrainiennes à forte population et limitrophes, ce qui pourrait déclencher, tout comme à Pearl Harbor en 1941, une entrée en guerre mondiale une fois de plus née en Europe mais également redoutée depuis le théâtre belligène asiatique de Taïwan.

 

Le bluff croisé des contre-offensives…

Jusqu'à présent, l'offensive russe de mars 2023 n'a produit que peu d’effets, mis à part la conquête par Wagner de Backhmut. Les Ukrainiens testent à présent à leur tour les lignes de défense russes, sur tout le front, y compris Backhmut récemment, et ils essaient de les percer pour obtenir des résultats concrets qui apparaissent encore rares et peu probants. La seule nouveauté récente est la conquête de petits villages perdus en 2014, mais l’on ne peut pas parler d’un tournant historique dans la guerre. En effet, sans les avions F16, il semble impossible pour les Ukrainiens de reconquérir la Crimée et l’ensemble du Donbass. Toutefois, si ces armes venaient finalement à être livrées, les vraies offensives auraient lieu dans un an et pas aujourd’hui. Celles de 2023 ont donc abouti à un “plexus croisé” qui n’a pas débloqué l'issue de la guerre. 

Cependant à partir de juillet 2023, le risque d'utilisation des armes nucléaire va augmenter considérablement. Et la question - non secondaire - s'accompagne de celle de la centrale atomique de Zaporizhzhya qui est constamment menacée. En fait, le chef des services secrets ukrainiens Budanov a averti du danger de la possible explosion de la centrale minée par les Russes, ce qui ajoute au risque de guerre nucléaire militaire celui de la guerre asymétrique nucléaire civile. Le scénario d’une menace nucléaire est actuellement considéré par tous comme le plus imminent et le plus potentiel, et ses dégâts pourraient être voisins d’une attaque nucléaire militaire tactique. Concrètement cette menace met en danger l’Ukraine du sud et pareille explosion investirait directement 50 km de territoire ukrainien et créerait un nuage radioactif potentiellement destructeur qui pourrait même s’avérer très dangereux pour l'Europe elle-même... En fait, les Russes risquent de reproduire l'accident nucléaire du Tchernobyl en 1986. En pratique, comme ils l'ont feint récemment avec le sabotage du barrage de Kakhovka, ils pourraient délibérément déclencher un “accident” sur la centrale nucléaire civile afin d’entraver ainsi l'avancée de l’armée ukrainienne, créant de la sorte de vastes destructions dans le centre-sud de l'Ukraine. Cette hypothèse d'une menace nucléaire civile alternative est toujours active, comme l'a souligné à plusieurs reprises le responsable de AIEA, M. Grandi.

 

Le plan d’attaque aérienne russe Z Storm et l’utilisation nucléaire de les F16.

Le prétexte ou l'étincelle qui pourrait jeter de l'huile sur le feu dans les deux cas, consisterait précisément dans la contre-offensive d'aujourd'hui qui, selon le conseiller présidentiel ukrainien Poodoliak, serait déjà à un stade avancé depuis des jours mais qui serait effective après la livraison de F16 dont on a longuement parlé. Or ces F16 seraient à leur tour capables d'embarquer des mini ogives nucléaires en tant que porteurs et ceci serait une étape supplémentaire dans l'escalade de la guerre… Et en réponse à l'utilisation prévue des avions F16, les Russes préparent et entraînent d’ailleurs les pilotes de leur nouvel groupe de combat Storm, pour tenter de mener des bombardements directs, de “style syrien”, sur l'ensemble du territoire ukrainien. Ce sont les avions auxquels Poutine a fait allusion en février 2023 lorsqu'il a demandé au ministre de la technologie russe, lors d'une vidéoconférence, “de préparer en un mois en raison d’heures de formation intensive” les pilotes russes afin qu’ils soient opérationnels sur le terrain avec un an d'avance sur les F16 éloignés” qui manquent d’ailleurs toujours cruellement à la fois de formation de pilotes ukrainiens et d'avions utilisables en Ukraine. Dans ce contexte, la défense anti-aérienne ukrainienne est prête à relever ce défi difficile avec le Storm, mais les missiles Patriot ne suffiront pas cette fois, De plus, ce nom de “Storm” nous rappelle tristement les attaques américaines de Desert Storm en Iraq et celles, toujours américaines, en Libye...

 

Scénarios de risques

L"eventuelle attaque ukrainienne de la Crimée et des territoires de Donetsk et Lougansk, les attaques des dissidents et partisans antigouvernementaux russes à Belgorod et dans d'autre zones russes, le risque redouté par Prigozhyn lui-même d'une autre rébellion ou d'un coup d'État militaire à Moscou, les menaces contre la Biélorussie, voire d’un coup d’État pour la démocratie en Biélorussie contre Loukachenko, sont tous proposés côté russe comme des prétextes supplémentaires pour recourir éventuellement à des armes nucléaires tactiques surprises visant à faire reculer l'OTAN elle-même… Cependant, comme on le sait, une attaque nucléaire tactique aurait des effets limités et locaux et elle n'aurait pas les conséquences globales d'une attaque avec des porte-avions et des missiles balistiques stratégiques. Elle serait toutefois plus que suffisante pour que ses effets en chaine provoquent une guerre mondiale à grande échelle…

On assiste depuis un certain temps à la configuration de véritables déploiements militaires mondiaux

La formation de l'axe militaire Russie-Iran-Chine-Corée du Nord-Serbie, d'un côté, et les crises à Taïwan, Ukraine et Syrie, de l'autre, se croisent, pour créer la Grande Guerre Mondiale : comme l'a dit ces derniers jours le Prix Nobel Michail Savva, du Center for Civil Liberties, la guerre qui a commencé en Syrie se poursuit en Ukraine et se terminera en Europe et dans le monde. De plus, en cas d'attaque nucléaire, par exemple par une salve de 12 salves d'ogives tactiques Iskander, on assisterait en fait à une dévastation de nature à provoquer des réactions tout aussi graves que si la bombe atomique était décisivement employée. Comme lorsque les Américains ont voulu faire plier définitivement le Japon en 1945, aujourd'hui le Kremlin pense peut-être pouvoir “finir le jeu” par surprise et par échec et mat  en jouant la carte du nucléaire afin de forcer à la reddition de l'Ukraine grâce aux effets dévastateurs et sidérant des armes nucléaires. Tout cela ressemble à la stratégie historique des missiles allemands V2 sur Londres dans la phase finale de la Seconde Guerre Mondiale, entre 1943 et 1945… 

 

Le rôle décisif du F16

Dans cette configuration d’une menace nucléaire asymétrique, les avions F16 en cours de préparation par l'OTAN et les Euro-américains entrent aussi en scène, car dans le cas d’un bombardement de ces avions sur le territoire russe, et plus particulièrement sur la Crimée, un autre facteur évolutif décisif de la guerre s'ajouterait. 

 

L'effet multiplicateur de la crise ukrainienne parallèle et de celle de Taïwan.

Que cet effet multiplicateur et d'éviction, pour le dire en termes économiques, commence maintenant ou lors du quatre-vingtième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 2025, et que la cause d’une guerre mondiale se produise en Ukraine, en Chine, ou à Taïwan, cela importe peu… Le renforcement du nouvel axe ou pacte du XXI siècle entre la Chine et la Russie, cette “amitié spéciale”, et l'alliance entre la Russie, l’Inde, la Turquie, le Brésil, l'Iran, et l'Afrique du Sud, a déjà changé tous les équilibres du passé. Donc l'histoire, comme le dirait à l’envers Francis Fukuyama, a recommencé, mais à nouveau basée sur la guerre…