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Editos

Les racines profondes des révoltes des banlieues : le rouge et le vert, ou l’alliance entre l’extrême-gauche et les Frères musulmlans

Le Dialogue

Avec un recul de plusieurs semaines déjà, notre chroniqueur Alexandre del Valle dresse un bilan des événements des "banlieues", où l'État et les forces de l'ordre ont été attaqués et défiés pendant des nuits entières par des bandes de délinquants, des jeunes désœuvrés, et des groupes subversifs d'extrême gauche ou anarchistes violents, qui ont incendié des centaines de banques, des milliers de voitures, d'immeubles, de magasins, attaqué des commissariats, des écoles, des ambulances, des hôpitaux, des crèches ?

Première observation : il est clair que l’on assiste en France, comme en Hollande, en Suède, en Allemagne et en Belgique et en Angleterre, à la défaite programmée du modèle de société multiculturelle, que les élites européennes et occidentales avaient envisagé pour justifier une immigration extra-communautaire incontrôlée et pour justifier a posteriori la non-intégration et l’échec total d'assimilation d'une partie des descendants d'immigrés africains et maghrébins musulmans. Précisons d’emblée que ce constat pessimiste ne concerne spécifiquement qu'une partie de ces deux groupes, qui ne doivent aucunement être stigmatisés mais donc on se doit d’analyser la dérive en contre-société foncièrement hostile à la France et aux institutions républicaines.  De ce point de vue, la véritable source de cette fracture - qui s’intensifie chaque décennie - de la société française, n’oppose pas de façon essentialiste des Français « de souche » et des immigrés ou leurs enfants diabolisés, mais, d’une part des Français de souche et assimilés descendants d'immigrés, et, d'autre part, des enfants d'immigrés d’ascendance arabe et africaine qui ont été endoctrinés dans la haine absolue envers l'Occident, la France, ses valeurs, ses citoyens autochtones, et ses institutions laïques et régaliennes.

Ces « jeunes », ont été selon moi essentiellement endoctrinés par trois "forces" subversives :

-1/ les trafiquants de drogue et caïds qui terrifient et contrôlent des centaines de quartiers de non-droit en France et qui utilisent n'importe quel prétexte pour s'en prendre aux policiers, dès qu'ils mettent le nez dans ces quartiers contrôlés par les trafiquants de drogue, le but étant de dissuader la police d'y entrer dans le cadre d’une «pax des banlieues». Les premières victimes de cette violence dans les "banlieues" sont donc les honnêtes habitants de ces quartiers pris en otage par les minorités de délinquants violents. La preuve est que 99 % des voitures, écoles, édifices commerciaux, mairies, locaux municipaux et sociaux qui ont été attaqués se situent dans les quartiers dits sensibles où une majorité pacifique qui pourrait s’intégrer est soit terrifiée soit entraînée dans l’omertà ou le soutien passif aux casseurs sous peine de sanctions graves.

-2/ Les islamistes radicaux, surtout les Frères musulmans et les salafistes ou autres réseaux islamistes anti-occidentaux, parfois aidés par des pays qui haïssent la France (Turquie d'Erdogan, Algérie) et qui répandent dans les quartiers, à travers les centres culturels islamiques et les mosquées, une haine revancharde violente contre la France, et donc contre la République laïque,-  accusée d'être « islamophobe » par ces réseaux - et contre les « infidèles » français, accusés d'être à l'origine de tous les problèmes et souffrances des enfants d'immigrés musulmans… victimes par essence et irresponsables y compris dans leurs pires dérives vues comme des « réactions » à « l’islamophobie » structurelle de la République.

- une partie de la gauche radicale, tantôt parlementaire, avec le parti LFI de Mélenchon et ses alliés écologistes, tantôt subversive-violente, comme les groupes activistes trotskistes et autres mouvements anarcho-communistes liés aux Black Blocs, qui voient dans les banlieues peuplées de jeunes fils et petits-fils de Sahéliens et -de Maghrébins mal intégrés et ou oisifs, une réserve rebelle mobilisable, un nouveau « prolétariat combattant » qui se substituerait au prolétariat français autochtone, finissant. Bref, une masse dont la force et le malaise potentiellement violents peuvent être exploités afin de déstabiliser la société française définie comme « bourgeoise » judéo-chrétienne, et le principe même de Nation -État, détesté par les partisans de «l'Internationale marxiste».

 

La France n’a pas de problème avec l’immigration et ses descendants, mais certains d’entre-eux en ont contre la France

Soyons clairs : la France n'a aucun problème avec les migrants en général - je suis moi-même fils de deux immigrés, et Aznavour lui-même, notre chanteur national le plus célèbre et le plus apprécié, était arménien, sans oublier Zidane ou Benzema, très populaires en France, tout comme Omar Sy, que sa couleur n’a pas empêché de devenir l’une des personnalités les plus aimées des Français. Pourtant, une bonne partie (pas la majorité) des musulmans, descendants de Sahéliens, de Maghrébins et aussi de Turcs, quoi que de manière moins visiblement violente, détestent implacablement la France, non pas parce qu'ils seraient « mauvais » ou violents et hostiles en raison de leur religion, mais simplement parce qu’ils ont été éduqués parfois par leurs parents, souvent par des imams fanatiques, également par l'extrême gauche subversive et par certains États hostiles (Turquie et Algérie), dans la haine revancharde et dans une forme de "racisme inversé", anti-occidental totalement hostile aux Français "infidèles-croisés-colonisateurs". J'observe que même les plus mécontents et les plus pauvres des immigrés indo-pakistanais musulmans, des Sénégalais musulmans, des hindous-indiens, des enfants d'immigrés asiatiques de l'ex-Indochine française (Vietnam, Laos, Cambodge, etc.), mais aussi des Noirs-Africains chrétiens, des Latino-Américains, des fils de Chinois, ou même de Russes et autres Slaves sans oublier les Maanouche et les Gitans (souvent inconsidérés ou stigmatisés), ne participent pas aux révoltes et pillages revanchards et anti-français, ni n'accusent jamais les institutions françaises de les maltraiter. Pas même les fils de Vietnamiens et de Cambodgiens, pourtant ex-colonisés par la France dont les pays ont été bombardés et traités aussi violemment que l’Algérie par la France coloniale. L’accusation de « racisme structurel » de la République est d’ailleurs à la fois irréaliste et injuste : l'État français offre à toutes les familles, immigrés et enfants d'immigrés qui ont beaucoup d'enfants, d'énormes subventions qui n'existent pas en Espagne, en Italie ou partout ailleurs sauf en Suède et en Belgique. 

 

La faute aux élites et intellectuels français qui ont tout fait pour empêcher l’intégration des Musulmans en les confiant aux fanatiques frères-musulmans

Le vrai problème est que nous n'avons pas réussi à intégrer, et encore moins à assimiler les populations africaines et arabo-berbères du Maghreb de confession musulmane que l'Etat a eu tort de laisser entre les mains des imams radicaux et subversifs et que les groupes d’influence et lobbies faussement "antiracistes-antifascistes » gauche ont voulu instrumentaliser dans leur lutte révolutionnaire en les victimisant et en les « paranoïsant » en collaboration avec leurs alliés Frères musulmans. Dans une logique révolutionnaire, ces derniers ont distillé et inoculé dans leur esprit l'idée extrêmement dangereuse selon laquelle les fils d’immigrés des pays musulmans du Sahel et du Maghreb n'auraient pas de devoirs mais seulement des droits (compensation permanente réclamée auprès du colonisateur), et selon laquelle le « racisme structurel » de la police et de l’Etat  serait intrinsèque aux institutions et valeurs françaises républicaines laïques et « infidèles-occidentales » à combattre.

Le choc des banlieues n'est donc pas une preuve de la défaite du modèle multiculturel en lui-même, qui fonctionne très bien entre des cultures qui ne sont pas opposées et ennemies (par exemple cela fonctionne en Suisse, au Sénégal, au Brésil, en Amérique latine en général, dans l'île Maurice ou à Singapour), mais il s'agit d'une crise de multiculturalisme entre populations non musulmanes et musulmanes, lorsque l'État non musulman et laïc laisse les enfants des migrants en pâture et entre les mains d’États d'origine revanchards (Algérie, Turquie, Qatar, Pakistan, etc.) ou d’organisations islamiques mondiales subversives et anti-infidèles (salafistes radicaux, Frères musulmans arabes, Islam politique pakistanais et Milli Görüs turc). 

L'Europe occidentale a pendant des décennies sous-estimé les risques de choc des civilisations et des religions interne à leurs sociétés, et elle est aveuglée par une idéologie multiculturelle sans limite idéologisée dans un sens de culpabilisation anti-occidentale (wokisme) généralisée.

Cela signifie donc que si nous n'éliminons pas totalement en France et en Europe les Frères musulmans et les groupes subversifs qui utilisent les enfants de migrants musulmans comme main-d'œuvre révolutionnaire, nous aurons des rébellions encore plus larges et plus violentes à l'avenir, sans exclure le risque de guerre civile, lorsque le nombre de rebelles radicalisés mécontents dépassera la limite structurellement gérable... Ce n'est pas ici l'avis pessimiste et caricatural d'un "populiste islamophobe", mais celui d’une personne obsédée par la recherche de solutions et qui croit en l’’intégration » véritable et patriotique, parfaitement applicable aux musulmans s’ils sont encadrés par des imams modérés et éclairés et s’ils sont éloignés des Frères musulmans subversifs qui prônent la non-intégration, la désassimilation et le repli communautariste que le président français  Emmanuel Macron a nommé le « séparatisme islamiste ».  Et les travaux de deux grands chercheurs et intellectuels français, certainement pas suspects de « racisme islamophobe » : Malika Sorel, née en Algérie, et ancienne membre du prestigieux Haut Conseil français à l'intégration, ou Tarik Yildiz, chercheur sociologue français d'origine turque, qui a écrit un essai sur le "racisme anti-Blanc", corroborent nos constats.
Par ailleurs, en ce qui concerne la difficulté d'intégrer des musulmans (encadrés par des intégristes frères musulmans) dans une société non-musulmane, il suffit de relire les travaux de deux savants de renommée mondiale: Claude Lévi-Strauss - qui a écrit très rigoureusement sur la non compatibilité entre la société ouverte et la charià – et Bernard Lewis, le plus grand islamologue du monde qui a prophétisé la scission des sociétés multiculturelles tentant de réunir musulmans non intégrés et non-musulmans indigènes, dans son essai « Le retour de l'islam »… Mieux encore, on se rappelle des propos certes pessimistes et à mona vis exagérés de l'ex-roi du Maroc, Hassan II, qui déclarait il y a 30 ans : «Les musulmans notamment les Marocains, ne seront jamais des Français, et ne cherchez même pas à les intégrer, entre Européens, la chose était possible, la trame était la même, mais là vous avez affaire à des musulmans qui feront de mauvais Français car ils resteront avec leur origine»….. Je suis plus optimiste que Hassan II, car je crois, comme les grands leaders musulmans laïcs, le Turc Atätürk et le Tunisien Habib Bourghiba, que si nous contrôlons les réseau des imams et des mosquées, si nous créons un ‘islam de France républicain”, si nous coupons et protégeons nos compatriotes français musulman de l’influence des Frères musulmans et autres fanatiques de l’islamisme politique, nous pourrons parfaitement intégrer les jeunes musulmans qui ne le sont pas encore dans la société laïque moderne. La condition principale est de rendre nos communautés musulmanes imperméables aux fondamentalistes islamistes, aux Frères musulmans, aux salafistes et à l'influence subversive de certains États d’origne hostiles à nos valeurs.