Accueil recherche MENU

Élections Américaines 2024

Super Tuesday : la domination incontestable de Donald Trump

Illustration : Tibor
Illustration : Tibor Janosi Mozes/Pixabay

L’ancien Président Donald Trump a salué « une grande soirée » et « qu’il avait l’honneur de représenter non seulement le Parti Républicain » mais également l’ensemble des États -Unis, en balayant d’un revers de la main le bilan de la mandature Biden. Selon lui, les deux enjeux majeurs des prochaines élections présidentielles sont : « ramener la santé et la prospérité aux Américains ». 

Cette déclaration faite à Fox News Digital, le 5 mars dernier, couronne la victoire de Trump dans les États de Virginie, de Caroline du Nord, du Tennessee, du Michigan, du Dakota, de l’Oklahoma, dans le Maine, l’Alabama, l’Arkansas et le Minnesota, à 21H45, heure française. Quelques heures après cette déclaration, Donald Trump s’est imposé dans l’État de Californie, chasse gardée des Démocrates et des progressistes puis dans le Nevada et les Îles vierges. 

Sa rivale, l’ancienne Gouverneure de Caroline du Sud, Mme Nikki Haley, a remporté l’État du Vermont, mardi soir, sa deuxième victoire aux primaires républicaines 2024, après Washington D.C. 

« Le Président Trump a dominé le Super Tuesday de manière convaincante, comme jamais auparavant cela n’a été fait » a déclaré un porte-parole de l’équipe de campagne Trump à Fox News Digital (source : Brooke Singman, Fox News, 5 mars 2024, Trump reacts to Super Tuesday Victories « Rarely has politics seen anything quite like this »

 

« Il ne fait aucun doute que le Président Trump est le candidat des Républicains et qu’il battra Joe Biden le véreux »

Dans un discours prononcé à Mar-a-Lago, lors de sa fête de victoire, Donald Trump a qualifié l’actuel Président Biden de « pire Président de l’Histoire de notre pays ». Poursuivant sur l’enjeu sécuritaire majeur qui va dominer la campagne des prochaines élections présidentielles, c’est-à-dire la crise frontalière dans le sud des États-Unis, Trump a déclaré : « il n’y a jamais rien eu de comparable à ce qui arrive à notre pays ». Lors de son discours, l’ancien Président a donné un cap clair aux Américains : « unifier ce pays ainsi que le Parti des Républicains ».

« Nous avons un grand Parti Républicain avec d’immenses talents, nous voulons l’unité et nous allons l’avoir. Cela va se faire très rapidement. J’ai dit dernièrement que le succès apporterait l’unité à notre pays » a déclaré Donald Trump. 

Fort de son bilan et de ses succès de premier mandat, notamment en matière d’indépendance énergétique, économique et de politique étrangère, l’ancien Président a raillé ses opposants qui prétendent que « sa personnalité controversée » serait la cause de guerres et facteur de déstabilisation.

« Non, ma personnalité vous évitera des guerres et c’est ce qu’il s’est passé » a asséné Donald Trump en faisant référence à sa présidence et à l’impact de ses décisions politiques sur la scène internationale. 

« Pendant 20 ans, ils ont combattu ISIS. J’ai vaincu ISIS en quatre semaines. Nous sommes débarrassés d’ISIS à 100%. Aucune administration américaine n’a jamais eu autant de succès dans des domaines politiques différents ». 

 

 

 

 

Une décision de la Cour Suprême « à la fois unificatrice et inspirante »

C’est ainsi que Donald Trump a salué la décision unanime de la Cour Suprême, tout en soulignant son importance quant à l’examen de l’immunité présidentielle (interview exclusive Fox News Digital). 

Sans surprise, ce lundi 4 mars, la Cour suprême a renversé la décision rendue par la Cour suprême du Colorado, le 19 décembre 2023. Une décision, qui aura des conséquences favorables pour l’ancien Président, puisque les appels en cours dans le Maine et l'Illinois, ainsi que les autres recours déposés dans d'autres États, se solderont en faveur de Donald Trump.

Heureuse conjonction calendaire, cette décision renforce également le leadership de Donald Trump dans la course aux présidentielles. La Cour Suprême a examiné pour la première fois la portée de l’article 3 du 14ème amendement, qui interdit « aux anciens titulaires de charges publiques, qui se sont engagés dans une insurrection » d’exercer à nouveau une fonction publique. Des recours ont été déposés pour empêcher et retirer la candidature de Trump du scrutin de 2024, dans plus d’une trentaine d’États.  Elle conclut que l’article 3 de la Constitution ne s’applique pas aux fonctions fédérales (par Brooke Singman, Fox News, Trump says Supreme Court ruling in Colorado case is « unifying and inspirational », 4 mars 2024)

Mais Trump voit plus loin : « La décision qu’ils prendront bientôt sur l’immunité du Président est tout aussi importante pour notre pays. Sans cette immunité, la présidence serait reléguée au rang de simple fonction cérémonielle, ce qui est loin d’être l’intention des fondateurs. Aucun Président ne pourrait fonctionner correctement et efficacement sans une immunité totale et complète. Les juges ont décidé d’accélérer la procédure d’appel et entendront les arguments oralement à partir du 22 avril prochain, une décision sur le fond étant attendue pour la fin du mois de juin ».

Cette décision aura également une incidence sur l’affaire des documents classifiés, intentée par le Procureur spécial Jack Smith à l’encontre du Président. Or, ce procès n’a pas été encore programmé. 

Enfin, soulignons que cette décision a été prise à l’unanimité (par les neufs juges de la Cour), ce qui devrait contribuer, selon les observateurs politiques, à « faire baisser la température de l’opinion publique américaine ». 

 

« Les clés de la Maison Blanche »

Allan Lichtman, un pronostiqueur électoral qui prédit correctement l’issue de tous les scrutins présidentiels aux États- Unis, depuis 1984, a mis au point une formule prédictive terriblement efficace. 

« Les clés de la Maison Blanche » de Monsieur Lichtman consistent en 13 questions vraies ou fausses, qui selon lui, révéleraient l’identité du prochain occupant de la Maison Blanche, cet automne. 

Jusqu’à présent, l’actuel Président Joe Biden, détiendrait cinq des clés qui en permettent l’accès, tandis que Donald Trump a pu en obtenir trois. Il reste donc cinq clés en jeu pour que l’ancien Président puisse prendre l’avantage en novembre prochain (source : Aubrie Spadie et Joe Schoffstall, Fox News, 6 mars 2024, Historian who correctly predicted almost every election winner since 1984 reveals who is likely to win in 2024).

Selon l’American University, où Lichtman enseigne, « les clés » sont les suivantes : mandat du parti, contestation, titulaire, tiers-parti, économie à court-terme, économie à long-terme, changement de politique, troubles sociaux, scandale (s), échec militaire/ étranger, succès militaire/étranger, charisme du titulaire, charisme de l’opposant. 

Le fait que Joe Biden soit en poste, lui confère une « clé » automatiquement, la « clé numéro 3 ». Le candidat démocrate s’est vu également attribué une « clé » pour ne pas avoir été confronté à une contestation significative d’un parti indépendant lors des primaires, pour avoir une « croissance économique réelle par habitant pendant le mandat, égale ou supérieure à la croissance moyenne pendant les deux mandats précédents », ainsi que pour avoir « mis en œuvre des changements politiques significatifs au cours de sa présidence ». 

Donald Trump, en revanche détient « la clé numéro une », qui est accordée au parti politique qui détient la majorité à la Chambre des représentants. Quant à la « 12ème clé », celle du « charisme », Lichtman l’a accordée au candidat Trump, au moment des nombreuses polémiques et des suspicions sur la santé mentale du Président Biden ; éventuellement une autre, si Biden ne réussit pas « un succès majeur dans les affaires étrangères et militaires ».