L’Élysée a dévoilé dimanche soir la composition du nouveau gouvernement, fruit du décret signé par le président de la République sur proposition du Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique. Cette équipe resserrée, marquée par le retour de plusieurs figures politiques de premier plan, traduit la volonté du chef de l’État de conjuguer expérience, autorité et continuité dans un contexte politique tendu.
Parmi les principales nominations, Élisabeth Borne retrouve une position clé en devenant ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, tandis que Manuel Valls effectue un retour remarqué au gouvernement, en qualité de ministre d’État, ministre des Outre-mer.
Gérald Darmanin, jusque-là ministre de l’Intérieur, devient Garde des sceaux, ministre de la Justice, un changement de portefeuille qui illustre le recentrage voulu autour des questions d’ordre institutionnel et de sécurité juridique.
Autre basculement significatif : Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, prend la tête du ministère de l’Intérieur, confirmant une ouverture assumée à la droite républicaine, tandis que Bruno Le Maire se voit confier les Armées et les Anciens combattants, un portefeuille inédit pour celui qui fut jusqu’ici la figure économique du gouvernement.
À la Culture, Rachida Dati conserve sa place, symbole de la stabilité d’un ministère emblématique. Catherine Vautrin hérite d’un vaste portefeuille social — Travail, Santé, Solidarités, Familles et Handicap —, signe de la priorité donnée aux enjeux de cohésion nationale.
Sur le plan économique, Roland Lescure prend la tête de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, tandis que Jean-Noël Barrot devient ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, mission cruciale à l’approche d’un Conseil européen décisif sur la politique énergétique.
La nomination de Naïma Moutchou au ministère de la Transformation publique, de l’Intelligence artificielle et du Numérique traduit la volonté de l’exécutif d’ancrer le pays dans la transition technologique.
Le gouvernement compte également Aurore Bergé, porte-parole, en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et Mathieu Lefèvre, chargé des relations avec le Parlement.
Le Premier conseil des ministres de ce gouvernement aura lieu lundi 6 octobre à 16 heures à l’Élysée.
Ce remaniement, sans bouleversement mais profondément politique, marque une tentative d’équilibre entre technocratie, ouverture et autorité dans la dernière ligne droite du quinquennat.