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Monde

Ouverture du GME : L’Égypte, une passion universelle

Le Dialogue

Le Caire s’apprête à vivre un moment que l’histoire retiendra. Ce samedi 1er novembre 2025, le président Abdel Fattah Al-Sissi inaugure le Grand Musée égyptien (GME), au pied des pyramides de Gizeh. Maintes fois reporté en raison des circonstances régionales, l’événement marque l’aboutissement de l’un des projets culturels les plus ambitieux de l’histoire contemporaine.
Conçu comme un pont entre héritage pharaonique et modernité, le musée symbolise la place centrale que l’Égypte entend occuper dans le dialogue des civilisations. L’ouverture du GME est plus qu’une cérémonie : c’est un acte de renaissance, une affirmation culturelle et diplomatique qui place Le Caire, une fois encore, au cœur du monde.
Le président Al-Sissi assistera à la cérémonie aux côtés de dizaines de chefs d’État, de dirigeants étrangers et de représentants d’organisations internationales, venus saluer ce qui s’annonce déjà comme le plus grand musée au monde dédié à une seule civilisation.
« En tant que citoyen avant d’être responsable du gouvernement, je ressens une immense fierté de vivre cet instant », a confié le Premier ministre Mostafa Madbouly, lors d'un point de presse tenu en marge de la cérémonie d'ouverture, soulignant que ce musée « est un rêve devenu réalité, un cadeau de l’Égypte à l’humanité ».
Une scène diplomatique sans précédent
C’est vers l’Égypte que les regards se tournent aujourd’hui. Près de soixante-dix-neuf délégations officielles participent à l’inauguration, dont trente-neuf menées par des rois, reines, présidents ou chefs de gouvernement. Rarement un événement culturel aura rassemblé autant de figures politiques, illustrant la puissance symbolique du patrimoine pharaonique.
Autour du président égyptien se tiendront les souverains de Belgique, d’Espagne, de Jordanie ou encore de Thaïlande, aux côtés des présidents de l’Allemagne, du Portugal, de la Croatie, de la Somalie ou du Congo démocratique. Les Premiers ministres de Grèce, de Belgique, du Koweït et du Liban seront également présents.
À cette dimension diplomatique s’ajoute la participation d’organisations internationales majeures : la Ligue arabe, l’Union africaine, l’Organisation de la coopération islamique ou encore les Nations unies. « L’attention portée à cet événement reflète la vision égyptienne qui unit la grandeur du passé, la créativité du présent et l’espoir du futur », a résumé le porte-parole de la présidence.
La folle aventure du GME
Le Grand Musée égyptien est aussi le fruit d’une vision née il y a plus de trente ans. Farouk Hosni, ministre de la Culture de 1987 à 2011, en fut l’initiateur. L’idée a germé face aux limites du musée du Caire, place Tahrir, saturé et vieillissant. Hosni voulait un lieu à la mesure de la civilisation égyptienne — un musée du XXIᵉ siècle tourné vers le monde.
Après des années d’études et un concours international en 2001, réunissant 1 557 propositions issues de 83 pays, un projet monumental a été retenu : une architecture triangulaire évoquant les pyramides voisines, pensée comme un prolongement du plateau de Gizeh.
« Le Grand Musée égyptien est une citadelle culturelle, un rempart pour nos trésors », confiait Farouk Hosni. « Il incarne la continuité entre les bâtisseurs d’hier et les créateurs d’aujourd’hui. »
Une couverture médiatique mondiale
L’inauguration du GME s’annonce comme un événement planétaire. Des centaines de chaînes de télévision et de plateformes numériques retransmettent la cérémonie, suivie par des millions de spectateurs à travers le monde. Des journalistes venus des cinq continents se sont installés au Caire pour couvrir ce moment que beaucoup qualifient déjà d’historique.
La Haute Autorité de l’Information, présidée par Diaa Rashwan, a délivré des centaines d’accréditations et préparé des dossiers multilingues pour les médias étrangers. « Ce musée ne se contente pas de préserver le passé, il projette l’Égypte dans l’avenir », souligne Rashwan, saluant « la mobilisation exemplaire » des rédactions nationales et internationales.
La culture, moteur du développement égyptien
Au-delà du symbole, le Grand Musée égyptien incarne la nouvelle stratégie économique et culturelle de l’Égypte. Pour la ministre du Plan, Rania Al-Mashat, le musée représente « la continuité d’un pays qui conjugue mémoire millénaire et modernité ».
Le secteur du tourisme, pilier du PIB national, a enregistré une croissance de 17,3 % en 2024-2025, accueillant plus de 17 millions de visiteurs. Le plan 2025-2026 prévoit 116 milliards de livres égyptiennes d’investissements, soit une hausse de 60 % sur un an. Fait notable : le secteur privé financera 99,5 % de ces projets.
« Ce musée n’est pas seulement un lieu d’exposition, a déclaré la ministre, c’est une plateforme de connaissance et d’échange, un espace de dialogue entre les civilisations. »
Une Égypte universelle
Sous les lumières de Gizeh, face aux pyramides, l’ouverture du Grand Musée égyptien dépasse la célébration patrimoniale : elle réaffirme le rôle singulier de l’Égypte comme gardienne du patrimoine universel et trait d’union entre les cultures.
Dans un monde fragmenté, le pays des pharaons parie sur la culture comme langage commun, mémoire partagée et moteur d’avenir. Comme l’a résumé le Premier ministre :
« Ce musée est un cadeau de l’Égypte à l’humanité. »