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Monde

L’année cruciale Ante Portas

Le Dialogue

Hunter Biden, fils du président américain Joe Biden, quitte le bâtiment fédéral J. Caleb Boggs et le palais de justice des États-Unis le 26 juillet 2023 à Wilmington, Delaware. Biden a plaidé non coupable de deux accusations fiscales pour délits dans le cadre d'un accord avec les procureurs pour éviter des poursuites pour une accusation supplémentaire d'arme à feu. Cependant, le juge fédéral supervisant l'affaire a retardé de manière inattendue l'accord de plaidoyer de Biden et a reporté sa décision jusqu'à ce que plus d'informations soient fournies par l'accusation et la défense. Photo : Mark Makela / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP.

 

L'année 2024 sera une année d'élections clés. Tout d'abord, en printemps, il y aura celles au Parlement européen. Elles seront suivies des élections aux États-Unis. Surtout, les élections américaines auront un grand impact. Il ne devrait pas être surprenant que l'État profond, s'appuyant principalement sur le Parti démocrate, fasse tout pour éliminer son principal concurrent, Donald Trump. Dans ce contexte, on doit porter une attention particulière aux procédures concernant le fils de Biden, Hunter Biden. Qu'est-ce que c'est ? Dans l'État américain du Delaware, une accusation a été portée contre lui. On l'accuse d'avoir enfreint la loi sur les armes à feu, prétendant qu'il a fourni de fausses informations lors de l'achat d'une arme et qu'il a sciemment caché sa dépendance aux drogues. Il risque jusqu'à dix ans de prison. 

Le fils de Biden est depuis longtemps dans le viseur de la justice américaine, mais les procédures se sont intensifiées récemment. En août, le ministre de la Justice des États-Unis, Merrick Garland, a nommé un enquêteur spécial, David Weiss, pour diriger l'enquête. Celui-ci a également reçu des pouvoirs supplémentaires. 

La même justice, de plus en plus dominée par les lobbies du Parti démocrate, met également la pression sur Donald Trump. L'événement le plus marquant à cet égard a été la décision de la juge fédérale Tanya Chutkan de fixer le début du procès pour des accusations de tentative de renversement des résultats de l'élection présidentielle de 2020 au 4 mars 2024. C'est juste un jour avant le « super mardi », où plus de dix États lors des primaires républicaines choisiront le candidat du parti pour l'élection présidentielle de 2024. On pourrait croire aux coïncidences et penser que tout est bien. Cependant, cela viole l'une des premières lois de la justice, à savoir le droit à un procès impartial. Ce qui est important, ce n'est pas seulement que l'impartialité du procès soit réellement garantie, mais elle doit aussi être apparente. C'est ce qu'on appelle l'apparence d'un procès impartial. Il est donc important que le tribunal, dans sa gestion d'une affaire spécifique, crée ou maintienne cette apparence. Tous les systèmes juridiques indépendants et démocratiques respectent cela. 

Il n'est pas nécessaire d'être particulièrement érudit en droit pour voir que l'impartialité de ce procès est violée. L'accusé sera automatiquement disqualifié au sein du camp républicain en raison de la date choisie pour le procès. De ce point de vue, il est clair que la justice a été abusée. Mais si cela s'est produit une fois, cela peut se reproduire. Le procès de Harper Biden pourrait être similaire. Cela mettrait la pression sur son père, réduisant sa popularité parmi les démocrates. En conséquence, ils pourraient choisir la seule option logique et forcer Biden, qui n'a pas beaucoup de chances contre Donald Trump, à ne pas se présenter. Si un nouveau candidat entre en jeu, il pourrait changer la donne. Pourtant, utiliser la justice à des fins politiques est quelque chose de nouveau pour l'Occident. Mais en réalité, c'est une très vieille tentation, typique de tout système totalitaire. Le pouvoir communiste en Europe de l'Est était basé là-dessus.

C'est précisément pour cette raison qu'il semble justifié de dire que les États-Unis se sont éloignés de la démocratie au sens classique dans l’époque « Biden ». Il reste à ajouter que beaucoup de choses qui se sont passées et continuent de se passer en relation avec Trump sont sans précédent. En fait, les procédures judiciaires contre lui qui surgissent comme des champignons après la pluie. Est-il vraiment coupable de tout ? Il a cependant plusieurs fois nié toute infraction et a qualifié les procédures judiciaires contre lui de politiquement motivées. Trump tire des conclusions très logiques : il insiste sur le fait qu'il est poursuivi en justice parce qu'ils veulent influencer la course à la présidentielle de l'année prochaine, car malgré quatre inculpations, il est le favori pour la candidature présidentielle républicaine. 

Avant les élections présidentielles américaines de 2024, il serait donc bien de regarder ce qui s'est passé en 2020. C'est d'autant plus important que les mêmes scénarios pourraient se reproduire. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu'ils ont été couronnés de succès la première fois. Qu’on commence par l'inauguration de Joe Biden. Outre l'armée, les services de sécurité et de renseignement étaient également engagés. Dans un rapport publié plus tard, le FBI, le ministère de la Sécurité intérieure et le Centre national de lutte contre le terrorisme ont souligné le danger que représentait l'inauguration. « Le sentiment de détournement des élections qui accompagne le transfert du pouvoir au niveau du président et du Sénat est lié à une plus grande agitation dans certaines parties de la nation. Cela pourrait déclencher de la violence à tout moment. »

Comment alors le monde politique et les médias peuvent-ils soutenir sans cesse que les élections américaines étaient entièrement légitimes, lorsque le FBI lui-même estime qu'il était nécessaire de protéger l'inauguration parce que les gens pensaient que les élections n'ont pas été menées comme elles auraient dû l'être. Les autorités ont protégé le nouveau président du peuple. 

Ce n'était pas sans raison. Si on relit Le Monde de ces jours-là, on voit pourquoi. Avant l'inauguration, le journal avait publié des données sur l'arithmétique électorale. Ceux-ci renforcaient particulièrement le doute. L'analyse montrait que Biden n'avait battu Trump que par 66 702 voix, et cela aux États-Unis tout entiers. En d'autres termes, Biden a remporté le collège électoral avec une marge plus étroite que Trump en 2016. Malgré une différence de 7 millions de voix, Trump aurait pu gagner s'il avait obtenu 32 507 voix dans quatre États clés (Arizona, Géorgie, Wisconsin et Nebraska). 

La raison en est la complexité du système électoral américain, où les grands électeurs sont finalement décisifs. Le système électoral américain est conçu pour empêcher les grandes circonscriptions électorales de dominer les plus petites. Biden est arrivé en tête avec une différence de 0,02 % des électeurs. Cependant, on sait que lorsqu'il y a une différence de moins de 1 % entre les candidats dans un district, un recomptage est automatiquement déclenché. Ici, il s'agit de deux centièmes de pour cent. Lorsque l'on se souvient que Trump, qui avait perdu contre Biden avec une différence de 0,02 %, avait été privé de son identité sur la plupart des réseaux sociaux deux semaines avant cet événement, cela pose encore plus la question du niveau de démocratie aux États-Unis de Biden.

Et ce n'est pas tout. La chaîne de télévision américaine GMA a diffusé une déclaration d'un des soldats (GL W. Walker) disant littéralement : « Nous sommes ici pour assurer une transition pacifique du pouvoir aux mains de l'armée. » Même si on ignore avec bienveillance les allusions à un coup d'État, on ne peut passer outre deux faits. Juste avant l'inauguration, les médias rapportaient que des émeutes avaient éclaté dans certaines parties du monde arabe, à l'occasion du dixième anniversaire du printemps arabe. Rappelons-le, le printemps arabe a été initié par des ONG soutenues par l'administration américaine de l'époque, même si elle l'a publiquement nié. 

Et deuxièmement, Biden était le vice-président d'Obama, qui non seulement a poursuivi les guerres de son prédécesseur (G. W. Bush), mais en a également lancé de nouvelles. Donald Trump n'a commencé aucune guerre, ce qui explique également son impopularité au sein de l'État profond, souvent associé à l'industrie militaire aux États-Unis. On sait que les armes, à côté de la drogue, sont les plus lucratives dans ce sens-là. L'investiture du nouveau président a donc coïncidé avec les manifestations massives en Tunisie, berceau du printemps arabe. Les manifestants réclamaient la même chose que l'ancien (et peut être futur) président américain : la liberté d'expression sur les réseaux sociaux.

Pourtant, la « vedette » de la journée d’inauguration, c’était Bill Clinton, le mari de la secrétaire d'État sous l'administration Obama, qui a joué un rôle actif dans le « couvert » militaire du printemps arabe. Il a accompli un miracle littéral: il s'est assoupi sous les yeux du monde entier. L'inauguration, selon tous les critères, d'un 46ème président dont la santé mentale est discutable fut un signal lugubre. Les monarques épuisés qui somnolent ajoutent à la scène, même si leur famille porte la responsabilité objective du sang versé. Une telle apathie ou fatigue a déjà été observée dans l'histoire : c'est ainsi que se comportaient les membres du Politburo soviétique, avant que tout ne s'effondre : Brejnev, Tchernenko et Andropov sont les noms les plus marquants de cette liste. 

La caste des Démocrates a remporté les élections 2020 d'une manière discutable, en abusant des médias publics, s’appuyant sur l’État profond. Cependant, les Démocrates paraissent engourdis et épuisés par d'innombrables scandales (sexuels, financiers, etc.). Le Parti actuel contiendrait autant de germes pour l'avenir que le dernier Politburo soviétique. 

Pourtant, comme leurs analogues soviétiques, il comprend une chose qui est essentielle pour la survie – l’enjeu du pouvoir, de la puissance. Et comment le mettre à l’oeuvre.